1Maurice Leblanc ARSĂNE LUPIN GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR Nouvelles 1907 io n d u gr oup e E bo oks li br es et g ra tui ts » 2Table des matiĂšres â 1 â Lâarrestation dâArsĂšne Lupin ... 4 â 2 â ArsĂšne Lupin en prison ... 25 â 3 â LâĂ©vasion dâArsĂšne Lupin ... 55 â 4 â Le mystĂ©rieux voyageur ... 85 â 5 â Le Collier de la Reine ... 109 â 6 â Le sept de cĆur ... 134 â 7 â Le coffre-fort de madame Imbert ... 188 Ă d it io n d u gr oup e E bo oks li br es et g ra tui ts » 3â 8 â La perle noire ... 205 â 9 â Herlock Sholmes arrive trop tard ... 227 Ćuvres de Maurice Leblanc ... 265 Ă propos de cette Ă©dition Ă©lectronique ... 267 4â 1 â Lâarrestation dâArsĂšne Lupin LâĂ©trange voyage ! Il avait si bien commencĂ© cependant ! Pour ma part, je nâen fis jamais qui sâannonçùt sous de plus heureux auspices. La Provence est un transatlantique rapide, confortable, commandĂ© par le plus affable des hommes. La sociĂ©tĂ© la plus choisie sây trouvait rĂ©unie. Des relations se formaient, des divertissements sâorganisaient. Nous avions cette impression exquise dâĂȘtre sĂ©parĂ©s du monde, rĂ©duits Ă nous- mĂȘmes comme sur une Ăźle inconnue, obligĂ©s par consĂ©quent, de nous rapprocher les uns des autres. Et nous nous rapprochions⊠Avez-vous jamais songĂ© Ă ce quâil y a dâoriginal et dâimprĂ©vu dans ce groupement dâĂȘtres qui, la veille encore, ne se connaissaient pas, et qui, durant quelques jours, entre le ciel infini et la mer immense, vont vivre de la vie la plus intime, ensemble vont dĂ©fier les colĂšres de lâOcĂ©an, lâassaut terrifiant des vagues et le calme sournois de lâeau endormie ? Câest, au fond, vĂ©cue en une sorte de raccourci tragique, la vie elle-mĂȘme, avec ses orages et ses grandeurs, sa monotonie et sa diversitĂ©, et voilĂ pourquoi, peut-ĂȘtre, on goĂ»te avec une hĂąte fiĂ©vreuse et une voluptĂ© dâautant plus intense ce court voyage dont on aperçoit la fin du moment mĂȘme oĂč il commence. Mais, depuis plusieurs annĂ©es, quelque chose se passe qui ajoute singuliĂšrement aux Ă©motions de la traversĂ©e. La petite Ăźle 5flottante dĂ©pend encore de ce monde dont on se croyait affranchi. Un lien subsiste, qui ne se dĂ©noue que peu Ă peu, en plein OcĂ©an, et peu Ă peu, en plein OcĂ©an, se renoue. Le tĂ©lĂ©graphe sans fil ! appels dâun autre univers dâoĂč lâon recevrait des nouvelles de la façon la plus mystĂ©rieuse qui soit ! Lâimagination nâa plus la ressource dâĂ©voquer des fils de fer au creux desquels glisse lâinvisible message. Le mystĂšre est plus insondable encore, plus poĂ©tique aussi, et câest aux ailes du vent quâil faut recourir pour expliquer ce nouveau miracle. Ainsi, les premiĂšres heures, nous sentĂźmes-nous suivis, escortĂ©s, prĂ©cĂ©dĂ©s mĂȘme par cette voix lointaine qui, de temps en temps, chuchotait Ă lâun de nous quelques paroles de lĂ -bas. Deux amis me parlĂšrent. Dix autres, vingt autres nous envoyĂšrent Ă tous, Ă travers lâespace, leurs adieux attristĂ©s ou souriants. Or, le second jour, Ă cinq cents milles des cĂŽtes françaises, par un aprĂšs-midi orageux, le tĂ©lĂ©graphe sans fil nous transmettait une dĂ©pĂȘche dont voici la teneur ArsĂšne Lupin Ă votre bord, premiĂšre classe, cheveux blonds, blessure avant-bras droit, voyage seul, sous le nom de R⊠» Ă ce moment prĂ©cis, un coup de tonnerre violent Ă©clata dans le ciel sombre. Les ondes Ă©lectriques furent interrompues. Le reste de la dĂ©pĂȘche ne nous parvint pas. Du nom sous lequel se cachait ArsĂšne Lupin, on ne sut que lâinitiale. Sâil se fĂ»t agi de toute autre nouvelle, je ne doute point que le secret en eĂ»t Ă©tĂ© scrupuleusement gardĂ© par les employĂ©s du poste tĂ©lĂ©graphique, ainsi que par le commissaire du bord et par le commandant. Mais il est de ces Ă©vĂ©nements qui semblent forcer la discrĂ©tion la plus rigoureuse. Le jour mĂȘme, sans quâon 6pĂ»t dire comment la chose avait Ă©tĂ© Ă©bruitĂ©e, nous savions tous que le fameux ArsĂšne Lupin se cachait parmi nous. ArsĂšne Lupin parmi nous ! lâinsaisissable cambrioleur dont on racontait les prouesses dans tous les journaux depuis des mois ! lâĂ©nigmatique personnage avec qui le vieux Ganimard, notre meilleur policier, avait engagĂ© ce duel Ă mort dont les pĂ©ripĂ©ties se dĂ©roulaient de façon si pittoresque ! ArsĂšne Lupin, le fantaisiste gentleman qui nâopĂšre que dans les chĂąteaux et les salons, et qui, une nuit, oĂč il avait pĂ©nĂ©trĂ© chez le baron Schormann, en Ă©tait parti les mains vides et avait laissĂ© sa carte, ornĂ©e de cette formule ArsĂšne Lupin, gentleman- cambrioleur, reviendra quand les meubles seront authentiques. » ArsĂšne Lupin, lâhomme aux mille dĂ©guisements tour Ă tour chauffeur, tĂ©nor, bookmaker, fils de famille, adolescent, vieillard, commis-voyageur marseillais, mĂ©decin russe, torero espagnol ! Quâon se rende bien compte de ceci ArsĂšne Lupin allant et venant dans le cadre relativement restreint dâun transatlantique, que dis-je ! dans ce petit coin des premiĂšres oĂč lâon se retrouvait Ă tout instant, dans cette salle Ă manger, dans ce salon, dans ce fumoir ! ArsĂšne Lupin, câĂ©tait peut-ĂȘtre ce monsieur⊠ou celui-là ⊠mon voisin de table⊠mon compagnon de cabine⊠â Et cela va durer encore cinq fois vingt-quatre heures ! sâĂ©cria le lendemain miss Nelly Underdown, mais câest intolĂ©rable ! JâespĂšre bien quâon va lâarrĂȘter. Et sâadressant Ă moi â Voyons, vous, monsieur dâAndrĂ©sy, qui ĂȘtes dĂ©jĂ au mieux avec le commandant, vous ne savez rien ? 7Jâaurais bien voulu savoir quelque chose pour plaire Ă miss Nelly ! CâĂ©tait une de ces magnifiques crĂ©atures qui, partout oĂč elles sont, occupent aussitĂŽt la place la plus en vue. Leur beautĂ© autant que leur fortune Ă©blouit. Elles ont une cour, des fervents, des enthousiastes. ĂlevĂ©e Ă Paris par une mĂšre française, elle rejoignait son pĂšre, le richissime Underdown, de Chicago. Une de ses amies, lady Jerland, lâaccompagnait. DĂšs la premiĂšre heure, jâavais posĂ© ma candidature de flirt. Mais dans lâintimitĂ© rapide du voyage, tout de suite son charme mâavait troublĂ©, et je me sentais un peu trop Ă©mu pour un flirt quand ses grands yeux noirs rencontraient les miens. Cependant, elle accueillait mes hommages avec une certaine faveur. Elle daignait rire de mes bons mots et sâintĂ©resser Ă mes anecdotes. Une vague sympathie semblait rĂ©pondre Ă lâempressement que je lui tĂ©moignais. Un seul rival peut-ĂȘtre mâeĂ»t inquiĂ©tĂ©, un assez beau garçon, Ă©lĂ©gant, rĂ©servĂ©, dont elle paraissait quelquefois prĂ©fĂ©rer lâhumeur taciturne Ă mes façons plus en dehors » de Parisien. Il faisait justement partie du groupe dâadmirateurs qui entourait miss Nelly, lorsquâelle mâinterrogea. Nous Ă©tions sur le pont, agrĂ©ablement installĂ©s dans des rocking-chairs. Lâorage de la veille avait Ă©clairci le ciel. Lâheure Ă©tait dĂ©licieuse. â Je ne sais rien de prĂ©cis, mademoiselle, lui rĂ©pondis-je, mais est-il impossible de conduire nous-mĂȘmes notre enquĂȘte, tout aussi bien que le ferait le vieux Ganimard, lâennemi personnel dâArsĂšne Lupin ? â Oh ! oh ! vous vous avancez beaucoup ! 8â En quoi donc ? Le problĂšme est-il si compliquĂ© ? â TrĂšs compliquĂ©. â Câest que vous oubliez les Ă©lĂ©ments que nous avons pour le rĂ©soudre. â Quels Ă©lĂ©ments ? â 1. Lupin se fait appeler monsieur R⊠â Signalement un peu vague. â 2. Il voyage seul. â Si cette particularitĂ© vous suffit. â 3. Il est blond. â Et alors ? â Alors nous nâavons plus quâĂ consulter la liste des passagers et Ă procĂ©der par Ă©limination. Jâavais cette liste dans ma poche. Je la pris et la parcourus. â Je note dâabord quâil nây a que treize personnes que leur initiale dĂ©signe Ă notre attention. â Treize seulement ? 9â En premiĂšre classe, oui. Sur ces treize messieurs RâŠ, comme vous pouvez vous en assurer, neuf sont accompagnĂ©s de femmes, dâenfants ou de domestiques. Restent quatre personnages isolĂ©s le marquis de Kaverdan⊠â SecrĂ©taire dâambassade, interrompit miss Nelly, je le connais. â Le major Rawson⊠â Câest mon oncle, dit quelquâun. â M. Rivolta⊠â PrĂ©sent, sâĂ©cria lâun de nous, un Italien dont la figure disparaissait sous une barbe du plus beau noir. Miss Nelly Ă©clata de rire. â Monsieur nâest pas prĂ©cisĂ©ment blond. â Alors, repris-je, nous sommes obligĂ©s de conclure que le coupable est le dernier de la liste. â Câest-Ă -dire ? â Câest-Ă -dire M. Rozaine. Quelquâun connaĂźt-il M. Rozaine ? On se tut. Mais miss Nelly, interpellant le jeune homme taciturne dont lâassiduitĂ© prĂšs dâelle me tourmentait, lui dit â Eh bien, monsieur Rozaine, vous ne rĂ©pondez pas ? 10On tourna les yeux vers lui. Il Ă©tait blond. Avouons-le, je sentis comme un petit choc au fond de moi. Et le silence gĂȘnĂ© qui pesa sur nous mâindiqua que les autres assistants Ă©prouvaient aussi cette sorte de suffocation. CâĂ©tait absurde dâailleurs, car enfin rien dans les allures de ce monsieur ne permettait quâon le suspectĂąt. â Pourquoi je ne rĂ©ponds pas ? dit-il, mais parce que, vu mon nom, ma qualitĂ© de voyageur isolĂ© et la couleur de mes cheveux, jâai dĂ©jĂ procĂ©dĂ© Ă une enquĂȘte analogue et que je suis arrivĂ© au mĂȘme rĂ©sultat. Je suis donc dâavis quâon mâarrĂȘte. Il avait un drĂŽle dâair, en prononçant ces paroles. Ses lĂšvres minces comme deux traits inflexibles sâamincirent encore et pĂąlirent. Des filets de sang striĂšrent ses yeux. Certes, il plaisantait. Pourtant sa physionomie, son attitude nous impressionnĂšrent. NaĂŻvement, miss Nelly demanda â Mais vous nâavez pas de blessure ? â Il est vrai, dit-il, la blessure manque. Dâun geste nerveux il releva sa manchette et dĂ©couvrit son bras. Mais aussitĂŽt une idĂ©e me frappa. Mes yeux croisĂšrent ceux de miss Nelly il avait montrĂ© le bras gauche. Et, ma foi, jâallais en faire nettement la remarque, quand un incident dĂ©tourna notre attention. Lady Jerland, lâamie de miss Nelly, arrivait en courant. Elle Ă©tait bouleversĂ©e. On sâempressa autour dâelle, et ce nâest quâaprĂšs bien des efforts quâelle rĂ©ussit Ă balbutier 11â Mes bijoux, mes perles !⊠on a tout pris !⊠Non, on nâavait pas tout pris, comme nous le sĂ»mes par la suite ; chose bien plus curieuse on avait choisi ! De lâĂ©toile en diamants, du pendentif en cabochons de rubis, des colliers et des bracelets brisĂ©s, on avait enlevĂ©, non point les pierres les plus grosses, mais les plus fines, les plus prĂ©cieuses, celles, aurait-on dit, qui avaient le plus de valeur en tenant le moins de place. Les montures gisaient lĂ , sur la table. Je les vis, tous nous les vĂźmes, dĂ©pouillĂ©es de leurs joyaux comme des fleurs dont on eĂ»t arrachĂ© les beaux pĂ©tales Ă©tincelants et colorĂ©s. Et pour exĂ©cuter ce travail, il avait fallu, pendant lâheure oĂč lady Jerland prenait le thĂ©, il avait fallu, en plein jour, et dans un couloir frĂ©quentĂ©, fracturer la porte de la cabine, trouver un petit sac dissimulĂ© Ă dessein au fond dâun carton Ă chapeau, lâouvrir et choisir ! Il nây eut quâun cri parmi nous. Il nây eut quâune opinion parmi tous les passagers, lorsque le vol fut connu câest ArsĂšne Lupin. Et de fait, câĂ©tait bien sa maniĂšre compliquĂ©e, mystĂ©rieuse, inconcevable⊠et logique cependant, car, sâil Ă©tait difficile de receler la masse encombrante quâeĂ»t formĂ©e lâensemble des bijoux, combien moindre Ă©tait lâembarras avec de petites choses indĂ©pendantes les unes des autres, perles, Ă©meraudes et saphirs ! Et au dĂźner, il se passa ceci Ă droite et Ă gauche de Rozaine, les deux places restĂšrent vides. Et le soir on sut quâil avait Ă©tĂ© convoquĂ© par le commandant. 12Son arrestation, que personne ne mit en doute, causa un vĂ©ritable soulagement. On respirait enfin. Ce soir-lĂ on joua aux petits jeux. On dansa. Miss Nelly, surtout, montra une gaietĂ© Ă©tourdissante qui me fit voir que si les hommages de Rozaine avaient pu lui agrĂ©er au dĂ©but, elle ne sâen souvenait guĂšre. Sa grĂące acheva de me conquĂ©rir. Vers minuit, Ă la clartĂ© sereine de la lune, je lui affirmai mon dĂ©vouement avec une Ă©motion qui ne parut pas lui dĂ©plaire. Mais le lendemain, Ă la stupeur gĂ©nĂ©rale, on apprit que, les charges relevĂ©es contre lui nâĂ©tant pas suffisantes, Rozaine Ă©tait libre. Fils dâun nĂ©gociant considĂ©rable de Bordeaux, il avait exhibĂ© des papiers parfaitement en rĂšgle. En outre, ses bras nâoffraient pas la moindre trace de blessure. â Des papiers ! des actes de naissance ! sâĂ©criĂšrent les ennemis de Rozaine, mais ArsĂšne Lupin vous en fournira tant que vous voudrez ! Quant Ă la blessure, câest quâil nâen a pas reçu⊠ou quâil en a effacĂ© la trace ! On leur objectait quâĂ lâheure du vol, Rozaine â câĂ©tait dĂ©montrĂ© â se promenait sur le pont. Ă quoi ils ripostaient â Est-ce quâun homme de la trempe dâArsĂšne Lupin a besoin dâassister au vol quâil commet ? Et puis, en dehors de toute considĂ©ration Ă©trangĂšre, il y avait un point sur lequel les plus sceptiques ne pouvaient Ă©piloguer. Qui, sauf Rozaine, voyageait seul, Ă©tait blond, et portait un nom commençant par R ? Qui le tĂ©lĂ©gramme dĂ©signait-il, si ce nâĂ©tait Rozaine ? 13Et quand Rozaine, quelques minutes avant le dĂ©jeuner, se dirigea audacieusement vers notre groupe, miss Nelly et lady Jerland se levĂšrent et sâĂ©loignĂšrent. CâĂ©tait bel et bien de la peur. Une heure plus tard, une circulaire manuscrite passait de main en main parmi les employĂ©s du bord, les matelots, les voyageurs de toutes classes M. Louis Rozaine promettait une somme de dix mille francs Ă qui dĂ©masquerait ArsĂšne Lupin, ou trouverait le possesseur des pierres dĂ©robĂ©es. â Et si personne ne me vient en aide contre ce bandit, dĂ©clara Rozaine au commandant, moi, je lui ferai son affaire. Rozaine contre ArsĂšne Lupin, ou plutĂŽt, selon le mot qui courut, ArsĂšne Lupin lui-mĂȘme contre ArsĂšne Lupin, la lutte ne manquait pas dâintĂ©rĂȘt ! Elle se prolongea durant deux journĂ©es. On vit Rozaine errer de droite et de gauche, se mĂȘler au personnel, interroger, fureter. On aperçut son ombre, la nuit, qui rĂŽdait. De son cĂŽtĂ©, le commandant dĂ©ploya lâĂ©nergie la plus active. Du haut en bas, en tous les coins, la Provence fut fouillĂ©e. On perquisitionna dans toutes les cabines, sans exception, sous le prĂ©texte fort juste que les objets Ă©taient cachĂ©s dans nâimporte quel endroit, sauf dans la cabine du coupable. â On finira bien par dĂ©couvrir quelque chose, nâest-ce pas ? me demandait miss Nelly. Tout sorcier quâil soit, il ne peut faire que des diamants et des perles deviennent invisibles. 14â Mais si, lui rĂ©pondis-je, ou alors il faudrait explorer la coiffe de nos chapeaux, la doublure de nos vestes, et tout ce que nous portons sur nous. Et lui montrant mon Kodak, un 9 x 12 avec lequel je ne me lassais pas de la photographier dans les attitudes les plus diverses â Rien que dans un appareil pas plus grand que celui-ci, ne pensez-vous pas quâil y aurait place pour toutes les pierres prĂ©cieuses de lady Jeriand ? On affecte de prendre des vues et le tour est jouĂ©. â Mais cependant jâai entendu dire quâil nây a point de voleur qui ne laisse derriĂšre lui un indice quelconque. â Il y en a un ArsĂšne Lupin. â Pourquoi ? â Pourquoi ? parce quâil ne pense pas seulement au vol quâil commet, mais Ă toutes les circonstances qui pourraient le dĂ©noncer. â Au dĂ©but, vous Ă©tiez plus confiant. â Mais depuis, je lâai vu Ă lâĆuvre. â Et alors, selon vous ? â Selon moi, on perd son temps. 15Et de fait, les investigations ne donnaient aucun rĂ©sultat, ou du moins, celui quâelles donnĂšrent ne correspondait pas Ă lâeffort gĂ©nĂ©ral la montre du commandant lui fut volĂ©e. Furieux, il redoubla dâardeur et surveilla de plus prĂšs encore Rozaine avec qui il avait eu plusieurs entrevues. Le lendemain, ironie charmante, on retrouvait la montre parmi les faux cols du commandant en second. Tout cela avait un air de prodige, et dĂ©nonçait bien la maniĂšre humoristique dâArsĂšne Lupin, cambrioleur, soit, mais dilettante aussi. Il travaillait par goĂ»t et par vocation, certes, mais par amusement aussi. Il donnait lâimpression du monsieur qui se divertit Ă la piĂšce quâil fait jouer, et qui dans la coulisse, rit Ă gorge dĂ©ployĂ©e de ses traits dâesprit, et des situations quâil imagine. DĂ©cidĂ©ment, câĂ©tait un artiste en son genre, et quand jâobservais Rozaine, sombre et opiniĂątre, et que je songeais au double rĂŽle que tenait sans doute ce curieux personnage, je ne pouvais en parler sans une certaine admiration. Or, lâavant-derniĂšre nuit, lâofficier de quart entendit des gĂ©missements Ă lâendroit le plus obscur du pont. Il sâapprocha. Un homme Ă©tait Ă©tendu, la tĂȘte enveloppĂ©e dans une Ă©charpe grise trĂšs Ă©paisse, les poignets ficelĂ©s Ă lâaide dâune fine cordelette. On le dĂ©livra de ses liens. On le releva, des soins lui furent prodiguĂ©s. Cet homme, câĂ©tait Rozaine. 16CâĂ©tait Rozaine assailli au cours dâune de ses expĂ©ditions, terrassĂ© et dĂ©pouillĂ©. Une carte de visite fixĂ©e par une Ă©pingle Ă son vĂȘtement portait ces mots ArsĂšne Lupin accepte avec reconnaissance les dix mille francs de M. Rozaine. » En rĂ©alitĂ©, le portefeuille dĂ©robĂ© contenait vingt billets de mille. Naturellement, on accusa le malheureux dâavoir simulĂ© cette attaque contre lui-mĂȘme. Mais, outre quâil lui eĂ»t Ă©tĂ© impossible de se lier de cette façon, il fut Ă©tabli que lâĂ©criture de la carte diffĂ©rait absolument d lâĂ©criture de Rozaine, et ressemblait au contraire, Ă sây mĂ©prendre, Ă celle dâArsĂšne Lupin, telle que la reproduisait un ancien journal trouvĂ© Ă bord. Ainsi donc, Rozaine nâĂ©tait plus ArsĂšne Lupin. Rozaine Ă©tait Rozaine fils dâun nĂ©gociant de Bordeaux ! Et la prĂ©sence dâArsĂšne Lupin sâaffirmait une fois de plus, et par quel acte redoutable ! Ce fut la terreur. On nâosa plus rester seul dans sa cabine, et pas davantage sâaventurer seul aux endroits trop Ă©cartĂ©s. Prudemment on se groupait entre gens sĂ»rs les uns des autres. Et encore, une mĂ©fiance instinctive divisait les plus intimes. Câest que la menace ne provenait pas dâun individu isolĂ©, et par lĂ mĂȘme moins dangereux. ArsĂšne Lupin maintenant câĂ©tait⊠câĂ©tait tout le monde. Notre imagination surexcitĂ©e lui attribuait un pouvoir miraculeux et illimitĂ©. On le supposait capable de prendre les dĂ©guisements les plus inattendus, dâĂȘtre tour Ă tour le respectable major Rawson ou le noble marquis de Raverdan, ou mĂȘme car on ne sâarrĂȘtait plus Ă lâinitiale accusatrice, ou mĂȘme telle ou telle personne connue de tous, ayant femme, enfants, domestiques. 17Les premiĂšres dĂ©pĂȘches sans fil nâapportĂšrent aucune nouvelle. Du moins le commandant ne nous en fit point part, et un tel silence nâĂ©tait pas pour nous rassurer. Aussi, le dernier jour parut-il interminable. On vivait dans lâattente anxieuse dâun malheur. Cette fois, ce ne serait plus un vol, ce ne serait plus une simple agression, ce serait le crime, le meurtre. On nâadmettait pas quâArsĂšne Lupin sâen tĂźnt Ă ces deux larcins insignifiants. MaĂźtre absolu du navire, les autoritĂ©s rĂ©duites Ă lâimpuissance, il nâavait quâĂ vouloir, tout lui Ă©tait permis, il disposait des biens et des existences. Heures dĂ©licieuses pour moi, je lâavoue, car elles me valurent la confiance de miss Nelly. ImpressionnĂ©e par tant dâĂ©vĂ©nements, de nature dĂ©jĂ inquiĂšte, elle chercha spontanĂ©ment Ă mes cĂŽtĂ©s une protection, une sĂ©curitĂ© que jâĂ©tais heureux de lui offrir. Au fond, je bĂ©nissais ArsĂšne Lupin. NâĂ©tait-ce pas lui qui nous rapprochait ? NâĂ©tait-ce pas grĂące Ă lui que jâavais le droit de mâabandonner aux plus beaux rĂȘves ? RĂȘves dâamour et rĂȘves moins chimĂ©riques, pourquoi ne pas le confesser ? Les AndrĂ©sy sont de bonne souche poitevine, mais leur blason est quelque peu dĂ©dorĂ©, et il ne me paraĂźt pas indigne dâun gentilhomme de songer Ă rendre Ă son nom le lustre perdu. Et ces rĂȘves, je le sentais, nâoffusquaient point Nelly. Ses yeux souriants mâautorisaient Ă les faire. La douceur de sa voix me disait dâespĂ©rer. Et jusquâau dernier moment, accoudĂ©s au bastingage, nous restĂąmes lâun prĂšs de lâautre, tandis que la ligne des cĂŽtes amĂ©ricaines voguait au-devant de nous. 18On avait interrompu les perquisitions. On attendait. Depuis les premiĂšres jusquâĂ lâentrepont oĂč grouillaient les Ă©migrants, on attendait la minute suprĂȘme oĂč sâexpliquerait enfin lâinsoluble Ă©nigme. Qui Ă©tait ArsĂšne Lupin ? Sous quel nom, sous quel masque se cachait le fameux ArsĂšne Lupin ? Et cette minute suprĂȘme arriva. DussĂ©-je vivre cent ans, je nâen oublierais pas le plus infime dĂ©tail. â Comme vous ĂȘtes pĂąle, miss Nelly, dis-je Ă ma compagne qui sâappuyait Ă mon bras, toute dĂ©faillante. â Et vous ! me rĂ©pondit-elle, ah ! vous ĂȘtes si changĂ© ! â Songez donc ! cette minute est passionnante, et je suis heureux de la vivre auprĂšs de vous, miss Nelly. Il me semble que votre souvenir sâattardera quelquefois⊠Elle nâĂ©coutait pas, haletante et fiĂ©vreuse. La passerelle sâabattit. Mais avant que nous eussions la libertĂ© de la franchir, des gens montĂšrent Ă bord, des douaniers, des hommes en uniforme, des facteurs. Miss Nelly balbutia â On sâapercevrait quâArsĂšne Lupin sâest Ă©chappĂ© pendant la traversĂ©e que je nâen serais pas surprise. â Il a peut-ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© la mort au dĂ©shonneur, et plongĂ© dans lâAtlantique plutĂŽt que dâĂȘtre arrĂȘtĂ©. â Ne riez pas, fit-elle, agacĂ©e. 19Soudain, je tressaillis, et, comme elle me questionnait, je lui dis â Vous voyez ce vieux petit homme debout Ă lâextrĂ©mitĂ© de la passerelle⊠â Avec un parapluie et une redingote vert-olive ? â Câest Ganimard. â Ganimard ? â Oui, le cĂ©lĂšbre policier, celui qui a jurĂ© quâArsĂšne Lupin serait arrĂȘtĂ© de sa propre main. Ah ! je comprends que lâon nâait pas eu de renseignements de ce cĂŽtĂ© de lâOcĂ©an. Ganimard Ă©tait lĂ . Il aime bien que personne ne sâoccupe de ses petites affaires. â Alors ArsĂšne Lupin est sĂ»r dâĂȘtre surpris ? â Qui sait ? Ganimard ne lâa jamais vu, paraĂźt-il, que grimĂ© et dĂ©guisĂ©. Ă moins quâil ne connaisse son nom dâemprunt⊠â Ah ! dit-elle, avec cette curiositĂ© un peu cruelle de la femme, si je pouvais assister Ă lâarrestation ! â Patientons. Certainement ArsĂšne Lupin a dĂ©jĂ remarquĂ© la prĂ©sence de son ennemi. Il prĂ©fĂ©rera sortir parmi les derniers, quand lâĆil du vieux sera fatiguĂ©. Le dĂ©barquement commença. AppuyĂ© sur son parapluie, lâair indiffĂ©rent, Ganimard ne semblait pas prĂȘter attention Ă la foule qui se pressait entre les deux balustrades. Je notai quâun officier du bord, postĂ© derriĂšre lui, le renseignait de temps Ă autre. 20Le marquis de Raverdan, le major Rawson, lâItalien Rivolta dĂ©filĂšrent, et dâautres, et beaucoup dâautres⊠Et jâaperçus Rozaine qui sâapprochait. Pauvre Rozaine ! Il ne paraissait pas remis de ses mĂ©saventures ! â Câest peut-ĂȘtre lui tout de mĂȘme, me dit miss Nelly⊠Quâen pensez-vous ? â Je pense quâil serait fort intĂ©ressant dâavoir sur une mĂȘme photographie Ganimard et Rozaine. Prenez donc mon appareil, je suis si chargĂ©. Je le lui donnai, mais trop tard pour quâelle sâen servĂźt. Rozaine passait. Lâofficier se pencha Ă lâoreille de Ganimard, celui-ci haussa lĂ©gĂšrement les Ă©paules, et Rozaine passa. Mais alors, mon Dieu, qui Ă©tait ArsĂšne Lupin ? â Oui, fit-elle Ă haute voix, qui est-ce ? Il nây avait plus quâune vingtaine de personnes. Elle les observait tour Ă tour avec la crainte confuse quâil ne fĂ»t pas, lui, au nombre de ces vingt personnes. Je lui dis â Nous ne pouvons attendre plus longtemps. Elle sâavança. Je la suivis. Mais nous nâavions pas fait dix pas que Ganimard nous barra le passage. 21â Eh bien, quoi ? mâĂ©criai-je. â Un instant, monsieur, qui vous presse ? â Jâaccompagne mademoiselle. â Un instant, rĂ©pĂ©ta-t-il dâune voix plus impĂ©rieuse. Il me dĂ©visagea profondĂ©ment, puis il me dit, les yeux dans les yeux â ArsĂšne Lupin, nâest-ce pas ? Je me mis Ă rire. â Non, Bernard dâAndrĂ©sy, tout simplement. â Bernard dâAndrĂ©sy est mort il y a trois ans en MacĂ©doine. â Si Bernard dâAndrĂ©sy Ă©tait mort, je ne serais plus de ce monde. Et ce nâest pas le cas. Voici mes papiers. â Ce sont les siens. Comment les avez-vous, câest ce que jâaurai le plaisir de vous expliquer. â Mais vous ĂȘtes fou ! ArsĂšne Lupin sâest embarquĂ© sous le nom de R. â Oui, encore un truc de vous, une fausse piste sur laquelle vous les avez lancĂ©s, lĂ -bas ! Ah ! vous ĂȘtes dâune jolie force, mon gaillard. Mais cette fois, la chance a tournĂ©. Voyons, Lupin, montre-toi beau joueur. 22JâhĂ©sitai une seconde. Dâun coup sec il me frappa sur lâavant-bras droit. Je poussai un cri de douleur. Il avait frappĂ© sur la blessure encore mal fermĂ©e que signalait le tĂ©lĂ©gramme. Allons, il fallait se rĂ©signer. Je me tournai vers miss Nelly. Elle Ă©coutait, livide, chancelante. Son regard rencontra le mien, puis sâabaissa sur le kodak que je lui avais remis. Elle fit un geste brusque, et jâeus lâimpression, jâeus la certitude quâelle comprenait tout Ă coup. Oui, câĂ©tait lĂ , entre les parois Ă©troites de chagrin noir, au creux du petit objet que jâavais eu la prĂ©caution de dĂ©poser entre ses mains avant que Ganimard ne mâarrĂȘtĂąt, câĂ©tait bien lĂ que se trouvaient les vingt mille francs de Rozaine, les perles et les diamants de lady Jerland. Ah ! je le jure, Ă ce moment solennel, alors que Ganimard et deux de ses acolytes mâentouraient, tout me fut indiffĂ©rent, mon arrestation, lâhostilitĂ© des gens, tout, hors ceci la rĂ©solution quâallait prendre miss Nelly au sujet de ce que je lui avais confiĂ©. Que lâon eĂ»t contre moi cette preuve matĂ©rielle et dĂ©cisive, je ne songeais mĂȘme pas Ă le redouter, mais cette preuve, miss Nelly se dĂ©ciderait-elle Ă la fournir ? Serais-je trahi par elle ? perdu par elle ? Agirait-elle en ennemie qui ne pardonne pas, ou bien en femme qui se souvient et dont le mĂ©pris sâadoucit dâun peu dâindulgence, dâun peu de sympathie involontaire ? Elle passa devant moi. Je la saluai trĂšs bas, sans un mot. MĂȘlĂ©e aux autres voyageurs, elle se dirigea vers la passerelle, mon Kodak Ă la main. 23Sans doute, pensai-je, elle nâose pas, en public. Câest dans une heure, dans un instant, quâelle le donnera. Mais arrivĂ©e au milieu de la passerelle, par un mouvement de maladresse simulĂ©e, elle le laissa tomber dans lâeau, entre le mur du quai et le flanc du navire. Puis, je la vis sâĂ©loigner. Sa jolie silhouette se perdit dans la foule, mâapparut de nouveau et disparut. CâĂ©tait fini, fini pour jamais. Un instant, je restai immobile, triste Ă la fois et pĂ©nĂ©trĂ© dâun doux attendrissement, puis, je soupirai, au grand Ă©tonnement de Ganimard â Dommage, tout de mĂȘme, de ne pas ĂȘtre un honnĂȘte homme⊠CâĂ©tait ainsi quâun soir dâhiver, ArsĂšne Lupin me raconta lâhistoire de son arrestation. Le hasard dâincidents dont jâĂ©crirai quelque jour le rĂ©cit avait nouĂ© entre nous des liens⊠dirais-je dâamitiĂ© ? Oui, jâose croire quâArsĂšne Lupin mâhonore de quelque amitiĂ©, et que câest par amitiĂ© quâil arrive parfois chez moi Ă lâimproviste, apportant, dans le silence de mon cabinet de travail, sa gaietĂ© juvĂ©nile, le rayonnement de sa vie ardente, sa belle humeur dâhomme pour qui la destinĂ©e nâa que faveurs et sourires. Son portrait ? Comment pourrais-je le faire ? Vingt fois jâai vu ArsĂšne Lupin, et vingt fois câest un ĂȘtre diffĂ©rent qui mâest apparu⊠ou plutĂŽt, le mĂȘme ĂȘtre dont vingt miroirs mâauraient renvoyĂ© autant dâimages dĂ©formĂ©es, chacune ayant ses yeux particuliers, sa forme spĂ©ciale de figure, son geste propre, sa silhouette et son caractĂšre. 24â Moi-mĂȘme, me dit-il, je ne sais plus bien qui je suis. Dans une glace je ne me reconnais plus. Boutade, certes, et paradoxe, mais vĂ©ritĂ© Ă lâĂ©gard de ceux qui le rencontrent et qui ignorent ses ressources infinies, sa patience, son art du maquillage, sa prodigieuse facultĂ© de transformer jusquâaux proportions de son visage, et dâaltĂ©rer le rapport mĂȘme de ses traits entre eux. â Pourquoi, dit-il encore, aurais-je une apparence dĂ©finie ? Pourquoi ne pas Ă©viter ce danger dâune personnalitĂ© toujours identique ? Mes actes me dĂ©signent suffisamment. Et il prĂ©cise, avec une pointe dâorgueil â Tant mieux si lâon ne peut jamais dire en toute certitude Voici ArsĂšne Lupin. Lâessentiel est quâon dise sans crainte dâerreur ArsĂšne Lupin a fait cela. Ce sont quelques-uns de ces actes, quelques-unes de ces aventures que jâessaie de reconstituer, dâaprĂšs les confidences dont il eut la bonne grĂące de me favoriser, certains soirs dâhiver, dans le silence de mon cabinet de travail⊠25â 2 â ArsĂšne Lupin en prison Il nâest point de touriste digne de ce nom qui ne connaisse les bords de la Seine, et qui nâait remarquĂ©, en allant des ruines de JumiĂšges aux ruines de Saint-Wandrille, lâĂ©trange petit chĂąteau fĂ©odal du Malaquis, si fiĂšrement campĂ© sur sa roche, en pleine riviĂšre. Lâarche dâun pont le relie Ă la route. La base de ses tourelles sombres se confond avec le granit qui le supporte, bloc Ă©norme dĂ©tachĂ© dâon ne sait quelle montagne et jetĂ© lĂ par quelque formidable convulsion. Tout autour, lâeau calme du grand fleuve joue parmi les roseaux, et des bergeronnettes tremblent sur la crĂȘte humide des cailloux. Lâhistoire du Malaquis est rude comme son nom, revĂȘche comme sa silhouette. Ce ne fut que combats, siĂšges, assauts, rapines et massacres. Aux veillĂ©es du pays de Caux, on Ă©voque en frissonnant les crimes qui sây commirent. On raconte de mystĂ©rieuses lĂ©gendes. On parle du fameux souterrain qui conduisait jadis Ă lâabbaye de JumiĂšges et au manoir dâAgnĂšs Sorel, la belle amie de Charles VII. Dans cet ancien repaire de hĂ©ros et de brigands, habite le baron Nathan Cahorn, le baron Satan, comme on lâappelait jadis Ă la Bourse oĂč il sâest enrichi un peu trop brusquement. Les seigneurs du Malaquis, ruinĂ©s, ont dĂ» lui vendre, pour un morceau de pain, la demeure de leurs ancĂȘtres. Il y a installĂ© ses admirables collections de meubles et de tableaux, de faĂŻences et de bois sculptĂ©s. Il y vit seul, avec trois vieux domestiques. Nul nây pĂ©nĂštre jamais. Nul nâa jamais contemplĂ© dans le dĂ©cor de 26ces salles antiques les trois Rubens, quâil possĂšde, ses deux Watteau, sa chaire de Jean Goujon, et tant dâautres merveilles arrachĂ©es Ă coups de billets de banque aux plus riches habituĂ©s des ventes publiques. Le baron Satan a peur. Il a peur non point pour lui, mais pour les trĂ©sors accumulĂ©s avec une passion si tenace et la perspicacitĂ© dâun amateur que les plus madrĂ©s des marchands ne peuvent se vanter dâavoir induit en erreur. Il les aime. Il les aime Ăąprement, comme un avare ; jalousement, comme un amoureux. Chaque jour, au coucher du soleil, les quatre portes bardĂ©es de fer, qui commandent les deux extrĂ©mitĂ©s du pont et lâentrĂ©e de la cour dâhonneur, sont fermĂ©es et verrouillĂ©es. Au moindre choc, des sonneries Ă©lectriques vibreraient dans le silence. Du cĂŽtĂ© de la Seine, rien Ă craindre le roc sây dresse Ă pie. Or, un vendredi de septembre, le facteur se prĂ©senta comme dâordinaire Ă la tĂȘte de pont. Et, selon la rĂšgle quotidienne, ce fut le baron qui entrebĂąilla le lourd battant. Il examina lâhomme aussi minutieusement que sâil ne connaissait pas dĂ©jĂ , depuis des annĂ©es, cette bonne face rĂ©jouie et ces yeux narquois de paysan, et lâhomme lui dit en riant â Câest toujours moi, monsieur le baron. Je ne suis pas un autre qui aurait pris ma blouse et ma casquette. â Sait-on Jamais ? murmura Cahorn. Le facteur lui remit une pile de journaux. Puis il ajouta â Et maintenant, monsieur le baron, il y a du nouveau. 27â Du nouveau ? â Une lettre⊠et recommandĂ©e, encore. IsolĂ©, sans ami ni personne qui sâintĂ©ressĂąt Ă lui, jamais le baron ne recevait de lettre, et tout de suite cela lui parut un Ă©vĂ©nement de mauvais augure dont il y avait lieu de sâinquiĂ©ter. Quel Ă©tait ce mystĂ©rieux correspondant qui venait le relancer dans sa retraite ? â Il faut signer, monsieur le baron. Il signa en maugrĂ©ant. Puis il prit la lettre, attendit que le facteur eĂ»t disparu au tournant de la route, et aprĂšs avoir fait quelques pas de long en large, il sâappuya contre le parapet du pont et dĂ©chira lâenveloppe. Elle portait une feuille de papier quadrillĂ© avec cet en-tĂȘte manuscrit Prison de la SantĂ©, Paris. Il regarda la signature ArsĂšne Lupin. StupĂ©fait, il lut Monsieur le baron, Il y a, dans la galerie qui rĂ©unit vos deux salons, un tableau de Philippe de Champaigne dâexcellente facture et qui me plaĂźt infiniment. Vos Rubens sont aussi de mon goĂ»t, ainsi que votre plus petit Watteau. Dans le salon de droite, je note la crĂ©dence Louis XIII, les tapisseries de Beauvais, le guĂ©ridon Empire signĂ© Jacob et le bahut Renaissance. Dans celui de gauche, toute la vitrine des bijoux et des miniatures. Pour cette fois, je me contenterai de ces objets qui seront, je crois, dâun Ă©coulement facile. Je vous prie donc de les faire emballer convenablement et de les expĂ©dier Ă mon nom port payĂ©, en gare des Batignolles, avant huit jours⊠faute de quoi, je ferai procĂ©der moi-mĂȘme Ă leur dĂ©mĂ©nagement dans la nuit 28du mercredi 27 au jeudi 28 septembre. Et, comme de juste, je ne me contenterai pas des objets sus-indiquĂ©s. Veuillez excuser le petit dĂ©rangement que je vous cause, et accepter lâexpression de mes sentiments de respectueuse considĂ©ration. ArsĂšne Lupin. » â Surtout ne pas mâenvoyer le plus grand des Watteau. Quoique vous lâayez payĂ© trente mille francs Ă lâHĂŽtel des Ventes, ce nâest quâune copie, lâoriginal ayant Ă©tĂ© brĂ»lĂ©, sous le Directoire, par Barras, un soir dâorgie. Consulter les MĂ©moires inĂ©dits de Garat. Je ne tiens pas non plus Ă la chĂątelaine Louis XV dont lâauthenticitĂ© me semble douteuse. ». Cette lettre bouleversa le baron Cahorn. SignĂ©e de tout autre, elle lâeĂ»t dĂ©jĂ considĂ©rablement alarmĂ©, mais signĂ©e dâArsĂšne Lupin ! Lecteur assidu des journaux, au courant de tout ce qui se passait dans le monde en fait de vol et de crime, il nâignorait rien des exploits de lâinfernal cambrioleur. Certes, il savait que Lupin, arrĂȘtĂ© en AmĂ©rique par son ennemi Ganimard, Ă©tait bel et bien incarcĂ©rĂ©, que lâon instruisait son procĂšs â avec quelle peine ! Mais il savait aussi que lâon pouvait sâattendre Ă tout de sa part. Dâailleurs, cette connaissance exacte du chĂąteau, de la disposition des tableaux et des meubles, Ă©tait un indice des plus redoutables. Qui lâavait renseignĂ© sur des choses que nul nâavait vues ? Le baron leva les yeux et contempla la silhouette farouche du Malaquis, son piĂ©destal abrupt, lâeau profonde qui lâentoure, 29et haussa les Ă©paules. Non, dĂ©cidĂ©ment, il nây avait point de danger. Personne au monde ne pouvait pĂ©nĂ©trer jusquâau sanctuaire inviolable de ses collections. Personne, soit, mais ArsĂšne Lupin ? Pour ArsĂšne Lupin, est- ce quâil existe des portes, des ponts-levis, des murailles ? Ă quoi servent les obstacles les mieux imaginĂ©s, les prĂ©cautions les plus habiles, si ArsĂšne Lupin a dĂ©cidĂ© dâatteindre le but ? Le soir mĂȘme, il Ă©crivit au procureur de la RĂ©publique de Rouen. Il envoyait la lettre de menaces et rĂ©clamait aide et protection. La rĂ©ponse ne tarda point le nommĂ© ArsĂšne Lupin Ă©tant actuellement dĂ©tenu Ă la SantĂ©, surveillĂ© de prĂšs, et dans lâimpossibilitĂ© dâĂ©crire, la lettre ne pouvait ĂȘtre que lâĆuvre dâun mystificateur. Tout le dĂ©montrait, la logique et le bon sens, comme la rĂ©alitĂ© des faits. Toutefois, et par excĂšs de prudence, on avait commis un expert Ă lâexamen de lâĂ©criture, et lâexpert dĂ©clarait que, malgrĂ© certaines analogies, cette Ă©criture nâĂ©tait pas celle du dĂ©tenu. MalgrĂ© certaines analogies », le baron ne retint que ces trois mots effarants, oĂč il voyait lâaveu dâun doute qui, Ă lui seul, aurait dĂ» suffire pour que la justice intervĂźnt. Ses craintes sâexaspĂ©rĂšrent. Il ne cessait de relire la lettre. Je ferai procĂ©der moi-mĂȘme au dĂ©mĂ©nagement. » Et cette date prĂ©cise la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 septembre !⊠Soupçonneux et taciturne, il nâavait pas osĂ© se confier Ă ses domestiques, dont le dĂ©vouement ne lui paraissait pas Ă lâabri de toute Ă©preuve. Cependant, pour la premiĂšre fois depuis des annĂ©es, il Ă©prouvait le besoin de parler, de prendre conseil. AbandonnĂ© par la justice de son pays, il nâespĂ©rait plus se dĂ©fendre avec ses propres ressources, et il fut sur le point dâaller 30jusquâĂ Paris et dâimplorer lâassistance de quelque ancien policier. Deux jours sâĂ©coulĂšrent. Le troisiĂšme, en lisant ses journaux, il tressaillit de joie. Le RĂ©veil de Caudebec publiait cet entrefilet Nous avons le plaisir de possĂ©der dans nos murs, depuis bientĂŽt trois semaines, lâinspecteur principal Ganimard, un des vĂ©tĂ©rans du service de la SĂ»retĂ©. M. Ganimard, Ă qui lâarrestation dâArsĂšne Lupin, sa derniĂšre prouesse, a valu une rĂ©putation europĂ©enne, se repose de ses longues fatigues en taquinant le goujon et lâablette. » Ganimard ! voilĂ bien lâauxiliaire que cherchait le baron Cahorn ! Qui mieux que le retors et patient Ganimard saurait dĂ©jouer les projets de Lupin ? Le baron nâhĂ©sita pas. Six kilomĂštres sĂ©parent le chĂąteau de la petite ville de Caudebec. Il les franchit dâun pas allĂšgre, en homme que surexcite lâespoir du salut. AprĂšs plusieurs tentatives infructueuses pour connaĂźtre lâadresse de lâinspecteur principal, il se dirigea vers les bureaux du RĂ©veil, situĂ©s au milieu du quai. Il y trouva le rĂ©dacteur de lâentrefilet, qui, sâapprochant de la fenĂȘtre, sâĂ©cria â Ganimard ? mais vous ĂȘtes sĂ»r de le rencontrer le long du quai, la ligne Ă la main. Câest lĂ que nous avons liĂ© connaissance, et que jâai lu par hasard son nom gravĂ© sur sa canne Ă pĂȘche. Tenez, le petit vieux que lâon aperçoit lĂ -bas, sous les arbres de la promenade. â En redingote et en chapeau de paille ? 31â Justement ! Ah ! un drĂŽle de type pas causeur et plutĂŽt bourru. Cinq minutes aprĂšs, le baron abordait le cĂ©lĂšbre Ganimard, se prĂ©sentait et tĂąchait dâentrer en conversation. Nây parvenant point, il aborda franchement la question et exposa son cas. Lâautre Ă©couta, immobile, sans perdre de vue le poisson quâil guettait, puis il tourna la tĂȘte vers lui, le toisa des pieds Ă la tĂȘte dâun air de profonde pitiĂ©, et prononça â Monsieur, ce nâest guĂšre lâhabitude de prĂ©venir les gens que lâon veut dĂ©pouiller. ArsĂšne Lupin, en particulier, ne commet pas de pareilles bourdes. â Cependant⊠â Monsieur, si jâavais le moindre doute, croyez bien que le plaisir de fourrer encore dedans ce cher Lupin, lâemporterait sur toute autre considĂ©ration. Par malheur, ce jeune homme est sous les verrous. â Sâil sâĂ©chappe ?⊠â On ne sâĂ©chappe pas de la SantĂ©. â Mais lui⊠â Lui pas plus quâun autre. â Cependant⊠32â Eh bien, sâil sâĂ©chappe, tant mieux, je le repincerai. En attendant, dormez sur vos deux oreilles, et nâeffarouchez pas davantage cette ablette. La conversation Ă©tait finie. Le baron retourna chez lui, un peu rassurĂ© par lâinsouciance de Ganimard. Il vĂ©rifia les serrures, espionna les domestiques, et quarante-huit heures se passĂšrent pendant lesquelles il arriva presque Ă se persuader que, somme toute, ses craintes Ă©taient chimĂ©riques. Non, dĂ©cidĂ©ment, comme lâavait dit Ganimard, on ne prĂ©vient pas les gens que lâon veut dĂ©pouiller. La date approchait. Le matin du mardi, veille du 27, rien de particulier. Mais Ă trois heures, un gamin sonna. Il apportait une dĂ©pĂȘche. Aucun colis en gare Batignolles. PrĂ©parez tout pour demain soir. ArsĂšne. » De nouveau, ce fut lâaffolement, Ă tel point quâil se demanda sâil ne cĂ©derait pas aux exigences dâArsĂšne Lupin. Il courut Ă Caudebec. Ganimard pĂȘchait Ă la mĂȘme place, assis sur un pliant. Sans un mot, il lui tendit le tĂ©lĂ©gramme. â Et aprĂšs ? fit lâinspecteur. â AprĂšs ? mais câest pour demain ! â Quoi ? â Le cambriolage ! le pillage de mes collections ! 33Ganimard dĂ©posa sa ligne, se tourna vers lui, et, les deux bras croisĂ©s sur sa poitrine, sâĂ©cria dâun ton dâimpatience â Ah ! ça, est-ce que vous vous imaginez que je vais mâoccuper dâune histoire aussi stupide ! â Quelle indemnitĂ© demandez-vous pour passer au chĂąteau la nuit du 27 au 28 septembre ? â Pas un sou, fichez-moi la paix. â Fixez votre prix, je suis riche, extrĂȘmement riche. La brutalitĂ© de lâoffre dĂ©concerta Ganimard qui reprit, plus calme â Je suis ici en congĂ© et je nâai pas le droit de me mĂȘler⊠â Personne ne le saura. Je mâengage, quoi quâil arrive, Ă garder le silence. â Oh ! il nâarrivera rien. â Eh bien, voyons, trois mille francs, est-ce assez ? Lâinspecteur huma une prise de tabac, rĂ©flĂ©chit, et laissa tomber â Soit. Seulement, je dois vous dĂ©clarer loyalement que câest de lâargent jetĂ© par la fenĂȘtre. â Ăa mâest Ă©gal. 34â En ce cas⊠Et puis, aprĂšs tout, est-ce quâon sait, avec ce diable de Lupin ! Il doit avoir Ă ses ordres toute une bande⊠Ătes-vous sĂ»r de vos domestiques ? â Ma foi⊠â Alors, ne comptons pas sur eux. Je vais prĂ©venir par dĂ©pĂȘche deux gaillards de mes amis qui nous donneront plus de sĂ©curité⊠Et maintenant, filez, quâon ne nous voie pas ensemble. Ă demain, vers les neuf heures. Le lendemain, date fixĂ©e par ArsĂšne Lupin, le baron Cahorn dĂ©crocha sa panoplie, fourbit ses armes, et se promena aux alentours du Malaquis. Rien dâĂ©quivoque ne le frappa. Le soir, Ă huit heures et demie, il congĂ©dia ses domestiques. Ils habitaient une aile en façade sur la route, mais un peu en retrait, et tout au bout du chĂąteau. Une fois seul, il ouvrit doucement les quatre portes. AprĂšs un moment, il entendit des pas qui sâapprochaient. Ganimard prĂ©senta ses deux auxiliaires, grands gars solides, au cou de taureau et aux mains puissantes, puis demanda certaines explications. SâĂ©tant rendu compte de la disposition des lieux, il ferma soigneusement et barricada toutes les issues par oĂč lâon pouvait pĂ©nĂ©trer dans les salles menacĂ©es. Il inspecta les murs, souleva les tapisseries, puis enfin il installa ses agents dans la galerie centrale. â Pas de bĂȘtises, hein ? On nâest pas ici pour dormir. Ă la moindre alerte, ouvrez les fenĂȘtres de la cour et appelez-moi. Attention aussi du cĂŽtĂ© de lâeau. Dix mĂštres de falaise droite, des diables de leur calibre, ça ne les effraye pas. Il les enferma, emporta les clefs, et dit au baron 35â Et maintenant, Ă notre poste. Il avait choisi, pour y passer la nuit, une petite piĂšce pratiquĂ©e dans lâĂ©paisseur des murailles dâenceinte, entre les deux portes principales, et qui Ă©tait, jadis, le rĂ©duit du veilleur. Un judas sâouvrait sur le pont, un autre sur la cour. Dans un coin on apercevait comme lâorifice dâun puits. â Vous mâavez bien dit, monsieur le baron, que ce puits Ă©tait lâunique entrĂ©e des souterrains, et que, de mĂ©moire dâhomme, elle est bouchĂ©e ? â Oui. â Donc, Ă moins quâil nâexiste une autre issue ignorĂ©e de tous, sauf dâArsĂšne Lupin, ce qui semble un peu problĂ©matique, nous sommes tranquilles. Il aligna trois chaises, sâĂ©tendit confortablement, alluma sa pipe et soupira â Vraiment, monsieur le baron, il faut que jâaie rudement envie dâajouter un Ă©tage Ă la maisonnette oĂč je dois finir mes jours, pour accepter une besogne aussi Ă©lĂ©mentaire. Je raconterai lâhistoire Ă lâami Lupin, il se tiendra les cĂŽtes de rire. Le baron ne riait pas. Lâoreille aux Ă©coutes, il interrogeait le silence avec une inquiĂ©tude croissante. De temps en temps il se penchait sur le puits et plongeait dans le trou bĂ©ant un Ćil anxieux. Onze heures, minuit, une heure sonnĂšrent. 36Soudain, il saisit le bras de Ganimard qui se rĂ©veilla en sursaut. â Vous entendez ? â Oui. â Quâest-ce que câest ? â Câest moi qui ronfle. â Mais non, Ă©coutez⊠â Ah ! parfaitement, câest la corne dâune automobile. â Eh bien ? â Eh bien ! il est peu probable que Lupin se serve dâune automobile comme dâun bĂ©lier pour dĂ©molir votre chĂąteau. Aussi, monsieur le baron, Ă votre place, je dormirais⊠comme je vais avoir lâhonneur de le faire Ă nouveau. Bonsoir. Ce fut la seule alerte. Ganimard put reprendre son somme interrompu, et le baron nâentendit plus que son ronflement sonore et rĂ©gulier. Au petit jour, ils sortirent de leur cellule. Une grande paix sereine, la paix du matin au bord de lâeau fraĂźche, enveloppait le chĂąteau. Cahorn radieux de joie, Ganimard toujours paisible, ils montĂšrent lâescalier. Aucun bruit. Rien de suspect. â Que vous avais-je dit, monsieur le baron ? Au fond, je nâaurais pas dĂ» accepter⊠Je suis honteux⊠37Il prit les clefs et entra dans la galerie. Sur deux chaises, courbĂ©s, les bras ballants, les deux agents dormaient. â Tonnerre de nom dâun chien ! grogna lâinspecteur. Au mĂȘme instant, le baron poussait un cri â Les tableaux !⊠la crĂ©dence !⊠Il balbutiait, suffoquait, la main tendue vers les places vides, vers les murs dĂ©nudĂ©s oĂč pointaient les clous, oĂč pendaient les cordes inutiles. Le Watteau, disparu ! Les Rubens, enlevĂ©s ! Les tapisseries, dĂ©crochĂ©es ! Les vitrines, vidĂ©es de leurs bijoux ! â Et mes candĂ©labres Louis XVI !⊠et le chandelier du RĂ©gent et ma Vierge du douziĂšme !⊠Il courait dâun endroit Ă lâautre, effarĂ©, dĂ©sespĂ©rĂ©. Il rappelait ses prix dâachat, additionnait les pertes subies, accumulait des chiffres, tout cela pĂȘle-mĂȘle, en mots indistincts, en phrases inachevĂ©es. Il trĂ©pignait, il se convulsait, fou de rage et de douleur. On aurait dit un homme ruinĂ© qui nâa plus quâĂ se brĂ»ler la cervelle. Si quelque chose eĂ»t pu le consoler, câeĂ»t Ă©tĂ© de voir la stupeur de Ganimard. Contrairement au baron, lâinspecteur ne bougeait pas, lui. Il semblait pĂ©trifiĂ©, et dâun Ćil vague, il examinait les choses. Les fenĂȘtres ? fermĂ©es. Les serrures des portes ? intactes. Pas de brĂšche au plafond. Pas de trou au plancher. Lâordre Ă©tait parfait. Tout cela avait dĂ» sâeffectuer mĂ©thodiquement, dâaprĂšs un plan inexorable et logique. 38â ArsĂšne Lupin⊠ArsĂšne Lupin, murmura-t-il, effondrĂ©. Soudain, il bondit sur les deux agents, comme si la colĂšre enfin le secouait, et il les bouscula furieusement et les injuria, Ils ne se rĂ©veillĂšrent point ! â Diable, fit-il, est-ce que par hasard ?⊠Il se pencha sur eux, et, tour Ă tour, les observa avec attention ils dormaient, mais dâun sommeil qui nâĂ©tait pas naturel. Il dit au baron â On les a endormis. â Mais qui ? â Eh ! lui, parbleu !⊠ou sa bande, mais dirigĂ©e par lui, Câest un coup de sa façon. La griffe y est bien. â En ce cas, je suis perdu, rien Ă faire. â Rien Ă faire. â Mais câest abominable, câest monstrueux. â DĂ©posez une plainte. â Ă quoi bon ? â Dame ! essayez toujours⊠la justice a des ressources⊠39â La justice ! mais vous voyez bien par vous-mĂȘme⊠Tenez, en ce moment, oĂč vous pourriez chercher un indice, dĂ©couvrir quelque chose, vous ne bougez mĂȘme pas. â DĂ©couvrir quelque chose, avec ArsĂšne Lupin ! Mais, mon cher monsieur, ArsĂšne Lupin ne laisse jamais rien derriĂšre lui ! Il nây a pas de hasard avec ArsĂšne Lupin ! Jâen suis Ă me demander si ce nâest pas volontairement quâil sâest fait arrĂȘter par moi, en AmĂ©rique ! â Alors, je dois renoncer Ă mes tableaux, Ă tout ! Mais ce sont les perles de ma collection quâil mâa dĂ©robĂ©es. Je donnerais une fortune pour les retrouver. Si on ne peut rien contre lui, quâil dise son prix ! Ganimard le regarda fixement. â Ăa, câest une parole sensĂ©e. Vous ne la retirez pas ? â Non, non, non. Mais pourquoi ? â Une idĂ©e que jâai. â Quelle idĂ©e ? â Nous en reparlerons si lâenquĂȘte nâaboutit pas⊠Seulement, pas un mot de moi, si vous voulez que je rĂ©ussisse. Il ajouta entre ses dents â Et puis, vrai, je nâai pas de quoi me vanter. Les deux agents reprenaient peu Ă peu connaissance, avec cet air hĂ©bĂ©tĂ© de ceux qui sortent du sommeil hypnotique. Ils 40ouvraient des yeux Ă©tonnĂ©s, ils cherchaient Ă comprendre. Quand Ganimard les interrogea, ils ne se souvenaient de rien. â Cependant, vous avez dĂ» voir quelquâun ? â Non. â Rappelez-vous ? â Non, non. â Et vous nâavez pas bu ? Ils rĂ©flĂ©chirent, et lâun dâeux rĂ©pondit â Si, moi jâai bu un peu dâeau. â De lâeau de cette carafe ? â Oui. â Moi aussi, dĂ©clara le second. Ganimard la sentit, la goĂ»ta. Elle nâavait aucun goĂ»t spĂ©cial, aucune odeur. â Allons, fit-il, nous perdons notre temps. Ce nâest pas en cinq minutes que lâon rĂ©sout les problĂšmes posĂ©s par ArsĂšne Lupin. Mais, morbleu, je jure bien que je le repincerai. Il gagne la seconde manche. Ă moi la belle ! Le jour mĂȘme, une plainte en vol qualifiĂ© Ă©tait dĂ©posĂ©e par le baron Cahorn contre ArsĂšne Lupin, dĂ©tenu Ă la SantĂ© ! 41Cette plainte, le baron la regretta souvent quand il vit le Malaquis livrĂ© aux gendarmes, au procureur, au juge dâinstruction, aux journalistes, Ă tous les curieux qui sâinsinuent partout oĂč ils ne devraient pas ĂȘtre. Lâaffaire passionnait dĂ©jĂ lâopinion. Elle se produisait dans des conditions si particuliĂšres, le nom dâArsĂšne Lupin excitait Ă tel point les imaginations, que les histoires les plus fantaisistes remplissaient les colonnes des journaux et trouvaient crĂ©ance auprĂšs du public. Mais la lettre initiale dâArsĂšne Lupin, que publia lâĂcho de France et nul ne sut jamais qui en avait communiquĂ© le texte, cette lettre oĂč le baron Cahorn Ă©tait effrontĂ©ment prĂ©venu de ce qui le menaçait, causa une Ă©motion considĂ©rable. AussitĂŽt des explications fabuleuses furent proposĂ©es. On rappela lâexistence des fameux souterrains. Et le Parquet, influencĂ©, poussa ses recherches dans ce sens. On fouilla le chĂąteau du haut en bas. On questionna chacune des pierres. On Ă©tudia les boiseries et les cheminĂ©es, les cadres des glaces et les poutres des plafonds. Ă la lueur des torches on examina les caves immenses oĂč les seigneurs du Malaquis entassaient jadis leurs munitions et leurs provisions. On sonda les entrailles du rocher. Ce fut vainement. On ne dĂ©couvrit pas le moindre vestige de souterrain. Il nâexistait point de passage secret. Soit, rĂ©pondait-on de tous cĂŽtĂ©s, mais des meubles et des tableaux ne sâĂ©vanouissent pas comme des fantĂŽmes. Cela sâen va par des portes et par des fenĂȘtres, et les gens qui sâen emparent sâintroduisent et sâen vont Ă©galement par des portes et des fenĂȘtres. Quels sont ces gens ? Comment se sont-ils introduits ? Et comment sâen sont-ils allĂ©s ? 42Le parquet de Rouen, convaincu de son impuissance, sollicita le secours dâagents parisiens. M. Dudouis, le chef de la SĂ»retĂ©, envoya ses meilleurs limiers de la brigade de fer. Lui- mĂȘme fit un sĂ©jour de quarante-huit heures au Malaquis. Il ne rĂ©ussit pas davantage. Câest alors quâil manda lâinspecteur Ganimard dont il avait eu si souvent lâoccasion dâapprĂ©cier les services. Ganimard Ă©couta silencieusement les instructions de son supĂ©rieur, puis, hochant la tĂȘte, il prononça â Je crois que lâon fait fausse route en sâobstinant Ă fouiller le chĂąteau. La solution est ailleurs. â Et oĂč donc ? â AuprĂšs dâArsĂšne Lupin. â AuprĂšs dâArsĂšne Lupin ! Supposer cela, câest admettre son intervention. â Je lâadmets. Bien plus, je la considĂšre comme certaine. â Voyons, Ganimard, câest absurde. ArsĂšne Lupin est en prison. â ArsĂšne Lupin est en prison, soit. Il est surveillĂ©, je vous lâaccorde. Mais il aurait les fers aux pieds, les cordes aux poignets et un bĂąillon sur la bouche, que je ne changerais pas dâavis. â Et pourquoi cette obstination ? 43â Parce que, seul, ArsĂšne Lupin est de taille Ă combiner une machination de cette envergure, et Ă la combiner de telle façon quâelle rĂ©ussisse⊠comme elle a rĂ©ussi. â Des mots, Ganimard ! â Qui sont des rĂ©alitĂ©s. Mais voilĂ , quâon ne cherche pas de souterrain, de pierres tournant sur un pivot, et autres balivernes de ce calibre. Notre individu nâemploie pas des procĂ©dĂ©s aussi vieux jeu. Il est dâaujourdâhui, ou plutĂŽt de demain. â Et vous concluez ? â Je conclus en vous demandant nettement lâautorisation de passer une heure avec lui. â Dans sa cellule ? â Oui. Au retour dâAmĂ©rique nous avons entretenu, pendant la traversĂ©e, dâexcellents rapports, et jâose dire quâil a quelque sympathie pour celui qui a su lâarrĂȘter. Sâil peut me renseigner sans se compromettre, il nâhĂ©sitera pas Ă mâĂ©viter un voyage inutile. Il Ă©tait un peu plus de midi lorsque Ganimard fut introduit dans la cellule dâArsĂšne Lupin. Celui-ci, Ă©tendu sur son lit, leva la tĂȘte et poussa un cri de joie. â Ah ! ça, câest une vraie surprise. Ce cher Ganimard, ici ! â Lui-mĂȘme. 44â Je dĂ©sirais bien des choses dans la retraite que jâai choisie⊠mais aucune plus passionnĂ©ment que de tây recevoir. â Trop aimable. â Mais non, mais non, je professe pour toi la plus vive estime. â Jâen suis fier. â Je lâai toujours prĂ©tendu Ganimard est notre meilleur dĂ©tective. Il vaut presque â tu vois que je suis franc â il vaut presque Sherlock Holmes. Mais, en vĂ©ritĂ©, je suis dĂ©solĂ© de nâavoir Ă tâoffrir que cet escabeau. Et pas un rafraĂźchissement ! pas un verre de biĂšre ! Excuse-moi, je suis lĂ de passage. Ganimard sâassit en souriant, et le prisonnier reprit, heureux de parler â Mon Dieu, que je suis content de reposer mes yeux sur la figure dâun honnĂȘte homme ! Jâen ai assez de toutes ces faces dâespions et de mouchards qui passent dix fois par jour la revue de mes poches et de ma modeste cellule, pour sâassurer que je ne prĂ©pare pas une Ă©vasion. Fichtre, ce que le gouvernement tient Ă moi !⊠â Il a raison. â Mais non ! je serais si heureux quâon me laissĂąt vivre dans mon petit coin ! â Avec les rentes des autres. 45â Nâest-ce pas ? Ce serait si simple ! Mais je bavarde, je dis des bĂȘtises, et tu es peut-ĂȘtre pressĂ©. Allons au fait, Ganimard ! Quâest-ce qui me vaut lâhonneur dâune visite ? â Lâaffaire Cahorn, dĂ©clara Ganimard, sans dĂ©tour. â Halte-lĂ ! une seconde⊠Câest que jâen ai tant, dâaffaires ! Que je trouve dâabord dans mon cerveau le dossier de lâaffaire Cahorn⊠Ah ! voilĂ , jây suis. Affaire Cahorn, chĂąteau du Malaquis, Seine-InfĂ©rieure⊠Deux Rubens, un Watteau, et quelques menus objets. â Menus ! â Oh ! ma foi, tout cela est de mĂ©diocre importance. Il y a mieux Mais il suffit que lâaffaire tâintĂ©resse⊠Parle donc, Ganimard. â Dois-je tâexpliquer oĂč nous en sommes de lâinstruction ? â Inutile. Jâai lu les journaux de ce matin. Je me permettrai mĂȘme de te dire que vous nâavancez pas vite. â Câest prĂ©cisĂ©ment la raison pour laquelle je mâadresse Ă ton obligeance. â EntiĂšrement Ă tes ordres. â Tout dâabord ceci lâaffaire a bien Ă©tĂ© conduite par toi ? â Depuis A jusquâĂ Z. â La lettre dâavis ? le tĂ©lĂ©gramme ? 46â Sont de ton serviteur. Je dois mĂȘme en avoir quelque part les rĂ©cĂ©pissĂ©s. ArsĂšne ouvrit le tiroir dâune petite table en bois blanc qui composait, avec le lit et lâescabeau, tout le mobilier de la cellule, y prit deux chiffons de papier et les tendit Ă Ganimard. â Ah ! ça mais, sâĂ©cria celui-ci, je te croyais gardĂ© Ă vue et fouillĂ© pour un oui ou pour un non. Or tu lis les journaux, tu collectionnes les reçus de la poste⊠â Bah ! ces gens sont si bĂȘtes ! Ils dĂ©cousent la doublure de ma veste, ils explorent les semelles de mes bottines, ils auscultent les murs de cette piĂšce, mais pas un nâaurait lâidĂ©e quâArsĂšne Lupin soit assez niais pour choisir une cachette aussi facile. Câest bien lĂ -dessus que jâai comptĂ©. Ganimard, amusĂ©, sâexclama â Quel drĂŽle de garçon ! Tu me dĂ©concertes. Allons, raconte-moi lâaventure. â Oh ! oh ! comme tu y vas ! Tâinitier Ă tous mes secrets⊠te dĂ©voiler mes petits trucs⊠Câest bien grave. â Ai-je eu tort de compter sur ta complaisance ? â Non, Ganimard, et puisque tu insistes⊠ArsĂšne Lupin arpenta deux ou trois fois sa chambre, puis sâarrĂȘtant â Que penses-tu de ma lettre au baron ? 47â Je pense que tu as voulu te divertir, Ă©pater un peu la galerie. â Ah ! voilĂ , Ă©pater la galerie ! Eh bien, je tâassure, Ganimard, que je te croyais plus fort. Est-ce que je mâattarde Ă ces puĂ©rilitĂ©s, moi, ArsĂšne Lupin ! Est-ce que jâaurais Ă©crit cette lettre, si jâavais pu dĂ©valiser le baron sans lui Ă©crire ? Mais comprends donc, toi et les autres, que cette lettre est le point de dĂ©part indispensable, le ressort qui a mis toute la machination en branle. Voyons, procĂ©dons par ordre, et prĂ©parons ensemble, si tu veux, le cambriolage du Malaquis. â Je tâĂ©coute. Donc, supposons un chĂąteau rigoureusement fermĂ©, barricadĂ©, comme lâĂ©tait celui du baron Cahorn. Vais-je abandonner la partie et renoncer Ă des trĂ©sors que je convoite, sous prĂ©texte que le chĂąteau qui les contient est inaccessible ? â Ăvidemment non. â Vais-je tenter lâassaut comme autrefois, Ă la tĂȘte dâune troupe dâaventuriers ? â Enfantin ! â Vais-je mây introduire sournoisement ? â Impossible. â Reste un moyen, lâunique Ă mon avis, câest de me faire inviter par le propriĂ©taire dudit chĂąteau. â Le moyen est original. 48â Et combien facile ! Supposons quâun jour, ledit propriĂ©taire reçoive une lettre, lâavertissant de ce que trame contre lui un nommĂ© ArsĂšne Lupin, cambrioleur rĂ©putĂ©. Que fera-t-il ? â Il enverra la lettre au procureur. â Qui se moquera de lui, puisque ledit Lupin est actuellement sous les verrous. Donc, affolement du bonhomme, lequel est tout prĂȘt Ă demander secours au premier venu, nâest- il pas vrai ? â Cela est hors de doute. â Et sâil lui arrive de lire dans une feuille de chou quâun policier cĂ©lĂšbre est en villĂ©giature dans la localitĂ© voisine⊠â Il ira sâadresser Ă ce policier. â Tu lâas dit. Mais, dâautre part, admettons quâen prĂ©vision de cette dĂ©marche inĂ©vitable, ArsĂšne Lupin ait priĂ© lâun de ses amis les plus habiles de sâinstaller Ă Caudebec, dâentrer en relations avec un rĂ©dacteur du RĂ©veil, journal auquel est abonnĂ© le baron, de laisser entendre quâil est un tel, le policier cĂ©lĂšbre, quâadviendra-t-il ? â Que le rĂ©dacteur annoncera dans Le RĂ©veil la prĂ©sence Ă Caudebec dudit policier. â Parfait, et de deux choses lâune ou bien le poisson â je veux dire Cahorn â ne mord pas Ă lâhameçon, et alors rien ne se passe. Ou bien, et câest lâhypothĂšse la plus vraisemblable, il accourt, tout frĂ©tillant. Et voilĂ donc mon Cahorn implorant 49â De plus en plus original. â Bien entendu, le pseudo-policier refuse dâabord son concours. LĂ -dessus, dĂ©pĂȘche dâArsĂšne Lupin. Ăpouvante du baron qui supplie de nouveau mon ami, et lui offre tant pour veiller Ă son salut. Ledit ami accepte, amĂšne deux gaillards de notre bande, qui, la nuit, pendant que Cahorn est gardĂ© Ă vue par son protecteur, dĂ©mĂ©nagent par la fenĂȘtre un certain nombre dâobjets et les laissent glisser, Ă lâaide de cordes, dans une bonne petite chaloupe affrĂ©tĂ©e ad hoc. Câest simple comme Lupin. â Et câest tout bĂȘtement merveilleux, sâĂ©cria Ganimard, et je ne saurais trop louer la hardiesse de la conception et lâingĂ©niositĂ© des dĂ©tails. Mais je ne vois guĂšre de policier assez illustre pour que son nom ait pu attirer, suggestionner le baron Ă ce point. Il y en a un, et il nây en a quâun. Lequel ? Celui du plus illustre, de lâennemi personnel dâArsĂšne Lupin, bref, de lâinspecteur Ganimard. â Moi ! â Toi-mĂȘme, Ganimard. Et voilĂ ce quâil y a de dĂ©licieux si tu vas lĂ -bas et que le baron se dĂ©cide Ă causer, tu finiras par dĂ©couvrir que ton devoir est de tâarrĂȘter toi-mĂȘme, comme tu mâas arrĂȘtĂ© en AmĂ©rique. Hein ! la revanche est comique je fais arrĂȘter Ganimard par Ganimard ! 50ArsĂšne Lupin riait de bon cĆur. Lâinspecteur, assez vexĂ©, se mordait les lĂšvres. La plaisanterie ne lui semblait pas mĂ©riter de tels accĂšs de joie. LâarrivĂ©e dâun gardien lui donna le loisir de se remettre. Lâhomme apportait le repas quâArsĂšne Lupin, par faveur spĂ©ciale, faisait venir du restaurant voisin. Ayant dĂ©posĂ© le plateau sur la table, il se retira. ArsĂšne sâinstalla, rompit son pain, en mangea deux ou trois bouchĂ©es et reprit â Mais sois tranquille, mon cher Ganimard, tu nâiras pas lĂ - bas. Je vais te rĂ©vĂ©ler une chose qui te stupĂ©fiera lâaffaire Cahorn est sur le point dâĂȘtre classĂ©e. â Hein ? â Sur le point dâĂȘtre classĂ©e, te dis-je. â Allons donc, je quitte Ă lâinstant le chef de la SĂ»retĂ©. â Et aprĂšs ? Est-ce que M. Dudouis en sait plus long que moi sur ce qui me concerne ? Tu apprendras que Ganimard â excuse-moi â que le pseudo-Ganimard est restĂ© en fort bons termes avec le baron. Celui-ci, et câest la raison principale pour laquelle il nâa rien avouĂ©, lâa chargĂ© de la trĂšs dĂ©licate mission de nĂ©gocier avec moi une transaction, et Ă lâheure prĂ©sente, moyennant une certaine somme, il est probable que le baron est rentrĂ© en possession de ses chers bibelots. En retour de quoi, il retirera sa plainte. Donc, plus de vol. Donc, il faudra bien que le parquet abandonne⊠Ganimard considĂ©ra le dĂ©tenu dâun air stupĂ©fait. â Et comment sais-tu tout cela ? 51â Je viens de recevoir la dĂ©pĂȘche que jâattendais. â Tu viens de recevoir une dĂ©pĂȘche ? â Ă lâinstant, cher ami. Par politesse, je nâai pas voulu la lire en ta prĂ©sence. Mais si tu mây autorises⊠â Tu te moques de moi, Lupin. â Veuille, mon cher ami, dĂ©capiter doucement cet Ćuf Ă la coque. Tu constateras par toi-mĂȘme que je ne me moque pas de toi. Machinalement, Ganimard obĂ©it, et cassa lâĆuf avec la lame dâun couteau. Un cri de surprise lui Ă©chappa. La coque vide contenait une feuille de papier bleu. Sur la priĂšre dâArsĂšne, il la dĂ©plia. CâĂ©tait un tĂ©lĂ©gramme, ou plutĂŽt une partie de tĂ©lĂ©gramme auquel on avait arrachĂ© les indications de la poste. Il lut Accord conclu. Cent mille balles livrĂ©es. Tout va bien. » â Cent mille balles ? fit-il. â Oui, cent mille francs ! Câest peu, mais enfin les temps sont durs⊠Et jâai des frais gĂ©nĂ©raux si lourds ! Si tu connaissais mon budget⊠un budget de grande ville ! Ganimard se leva. Sa mauvaise humeur sâĂ©tait dissipĂ©e. Il rĂ©flĂ©chit quelques secondes, embrassa dâun coup dâĆil toute lâaffaire, pour tĂącher dâen dĂ©couvrir le point faible. Puis il prononça dâun ton oĂč il laissait franchement percer son admiration de connaisseur 52â Par bonheur, il nâen existe pas des douzaines comme toi, sans quoi il nây aurait plus quâĂ fermer boutique. ArsĂšne Lupin prit un petit air modeste et rĂ©pondit â Bah ! il fallait bien se distraire, occuper ses loisirs⊠dâautant que le coup ne pouvait rĂ©ussir que si jâĂ©tais en prison. â Comment ! sâexclama Ganimard, ton procĂšs, ta dĂ©fense, lâinstruction, tout cela ne te suffit donc pas pour te distraire ? â Non, car jâai rĂ©solu de ne pas assister Ă mon procĂšs. â Oh ! oh ! ArsĂšne Lupin rĂ©pĂ©ta posĂ©ment â Je nâassisterai pas Ă mon procĂšs. â En vĂ©ritĂ© ! â Ah ça, mon cher, tâimagines-tu que je vais pourrir sur la paille humide ? Tu mâoutrages. ArsĂšne Lupin ne reste en prison que le temps quâil lui plaĂźt, et pas une minute de plus. â Il eĂ»t peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus prudent de commencer par ne pas y entrer, objecta lâinspecteur dâun ton ironique. â Ah ! monsieur raille ? monsieur se souvient quâil a eu lâhonneur de procĂ©der Ă mon arrestation ? Sache, mon respectable ami, que personne, pas plus toi quâun autre, nâeĂ»t pu mettre la main sur moi, si un intĂ©rĂȘt beaucoup plus considĂ©rable ne mâavait sollicitĂ© Ă ce moment critique.
ArsĂšneLupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc (Analyse de l'Ćuvre) - RĂ©sumĂ© complet et analyse dĂ©taillĂ©e de l'oeuvre - Natacha Lafond - DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec lâanalyse du /> Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur?
Critique du volume manga PubliĂ©e le Vendredi, 01 October 2021 Sans compter l'arrivĂ©e rĂ©cente aux Ă©ditions Kana de l'anthologie Lupin III qui s'en inspire trĂšs librement, on peut dire qu'ArsĂšne Lupin a le vent en poupe en cette annĂ©e 2021, depuis le succĂšs de la sĂ©rie Lupin sur Netflix qui semble pousser nombre de nĂ©ophytes Ă vouloir dĂ©couvrir les romans, nouvelles et piĂšces de théùtre d'origine de Maurice Leblanc. Du cĂŽtĂ© des Ă©ditions nobi nobi!, on suit avec intelligence la tendance en proposant, en ce mois de septembre, un manga sobrement intitulĂ© ArsĂšne Lupin, Gentleman Cambrioleur. Il s'agit de la deuxiĂšme adaptation manga des aventures du cĂ©lĂšbre cambrioleur Ă sortir dans notre pays, aprĂšs l'excellente, dĂ©taillĂ©e et trĂšs fidĂšle sĂ©rie ArsĂšne Lupin de Takashi Morita, autrefois publiĂ©e par Kurokawa mais malheureusement indisponible dĂ©sormais, alors que le passionnĂ© mangaka continue avec toujours autant d'application son adaptation au l'origine de ce joli pavĂ© de 360 pages environ, on trouve trois recueils/one-shot diffĂ©rents, dessinĂ©s par le mangaka Makoto Haruno, et publiĂ©s au Japon par l'Ă©diteur Poplar en janvier, fĂ©vrier et mars 2020. PlutĂŽt que de sortir sĂ©parĂ©ment ces trois ouvrages qui auraient semblĂ© trĂšs courts chacun d'eux comptant entre 100 et 140 pages, nobi nobi! a donc optĂ© pour la bonne idĂ©e de tout rĂ©unir en un seul saga ArsĂšne Lupin initiale Ă©tant riche de 17 romans et 39 nouvelles sans compter les piĂšces de théùtre, il semble Ă©vident que Makoto Haruno n'adapte pas tout en seulement 360 pages. De ce fait, le mangaka adapte ici 6 aventures diffĂ©rentes de Lupin, Ă savoir 5 nouvelles et un roman. Haruno a eu la bonne idĂ©e de commencer, trĂšs logiquement, par adapter ce qui constitue tout bonnement les 4 premiĂšres nouvelles Ă©crites par Maurice Leblanc, toutes issues du recueil "ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur" publiĂ© en 1907 "L'arrestation d'ArsĂšne Lupin" oĂč notre hĂ©ros se laisse volontiers arrĂȘter par son ennemi de toujours l'inspecteur Ganimard et quand on y pense, commencer une saga sur un cambrioleur par son arrestation, c'est audacieux, "ArsĂšne Lupin en prison" oĂč celui-ci arrive Ă diriger un vol depuis sa cellule en dĂ©montrant d'emblĂ©e sa malice, "L'Ă©vasion d'ArsĂšne Lupin" oĂč il se joue intelligemment de la police en montrant son cĂŽtĂ© insaisissable ainsi que sa sagacitĂ©, et "Le MystĂ©rieux Voyageur" oĂč, en plus de dĂ©montrer encore toute son audace puisqu'il agit et ne fuit pas alors qu'il vient tout juste de s'Ă©vader, permet de voir ses talents au combat Ă mains nues Lupin Ă©tant un adepte des arts martiaux japonais. Issue du recueil "Les Confidences d'ArsĂšne Lupin" 1913, la cinquiĂšme Histoire "La Mort qui rĂŽde" tĂ©moigne encore d'autres facettes de Lupin sa maniĂšre de se ranger du cĂŽtĂ© des faibles ainsi que son attrait Ă©lĂ©gant pour les femmes en protĂ©geant ici une jeune fille menacĂ©e de mort, ce qui justifie bien son statut de gentleman-cambrioleur. A tous les traits du personnage dĂ©jĂ Ă©voquĂ©s, il faut ajouter le fait qu'il ne tue pas ou encore les talents pour changer d'identitĂ©... Et toutes ces spĂ©cificitĂ©s faisant la fascinante ambivalence d'ArsĂšne Lupin, on les retrouve plutĂŽt bien dans l'unique roman que Makoto Haruno a choisi d'adapter "La Demoiselle aux yeux verts" 1927, une aventure faisant passer notre hĂ©ros par un peu toutes les Ă©tapes, partant de son intĂ©rĂȘt pour une pure mais mystĂ©rieuse jeune femme pour aboutir Ă la dĂ©couverte d'un trĂ©sor, en passant par nombre de supercheries et de morts un roman qui, pour la petite anecdote dont tout le monde se fiche, reste l'un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s de la saga ArsĂšne Lupin puisque, en fan de la premiĂšre heure de la saga, ce fut sa toute premiĂšre aventure que je lus quand j'Ă©tais collĂ©gien. En seulement 120 pages soit l'intĂ©gralitĂ© du 3e tome au Japon, cette adaptation du roman reste un peu rapide, mais retient l' narration et dessins, le mangaka livre une copie appliquĂ©e. Il n'y a pas de grandes envolĂ©es ou de prouesses graphiques trĂšs personnelles, mais c'est toujours clair, propre et fluide... et, surtout adaptĂ© Ă tous les publics, Makoto Haruno ne montrant jamais de violence dĂ©mesurĂ©e malgrĂ© les morts. En cela aussi, son choix des rĂ©cits adaptĂ©s est pertinent, ca ril est certain que s'il avait choisi des rĂ©cits plus durs et plus sombres de la saga type "813", le rendu n'aura sans doute pas pu ĂȘtre le manga est donc, avant tout, une bonne porte d'entrĂ©e pour permettre au tout public de se faire une idĂ©e de ce que sont les aventures d'ArsĂšne Lupin dans les romans et nouvelles d'origine de Maurice Leblanc. Et le tout est servi dans une fort belle Ă©dition, typique de la collection des Classiques en manga de l'Ă©diteur avec une couverture sans jaquette, une reliure de qualitĂ©, un signet, et deux pages bonus prĂ©sentant briĂšvement l'auteur d'origine et l'oeuvre. Notons tout de mĂȘme que, pour la couverture, nobi nobi! a dĂ©cidĂ© de s'Ă©carte de la charte graphique habituelle de la collection, pour plutĂŽt proposer un cĂŽtĂ© "livre ancien" adĂ©quat et d'apparence luxueuse avec des effets dorĂ©es mĂ©tallisĂ©s. Enfin, on apprĂ©ciera la premiĂšre page en couleurs, la traduction soignĂ©e de GaĂ«lle Ruel, le lettrage trĂšs propre, et la qualitĂ© de papier et d'impression satisfaisante. Critique 1 L'avis du chroniqueur Koiwai 15 20 DĂ©couvrezArsene lupin, gentleman cambrioleur, de BARNOUD-BEDEL sur librairielapage.com. 0 Connexion; 0 Mon panier; Rencontre avec Sarah Durieux autour de son livre Changer le monde Manuel d'activisme pour reprendre le pouvoir Samedi 18 juin de 11h Ă 13h Ă la librairie. Rencontre avec Karine Tuil autour de son dernier livre La DĂ©cision Mercredi 22ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur [Maurice Leblanc] - Fiche de lecture. 1 PRĂSENTATION ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur [Maurice Leblanc], recueil de nouvelles policiĂšres de Maurice Leblanc, publiĂ© en 1907. 2 AUTEUR Ă SUCCĂS MALGRĂ LUI Lorsque paraĂźt en juillet 1905, dans Je sais tout, l'Arrestation d'ArsĂšne Lupin, Maurice Leblanc n'envisage pas de se consacrer Ă la rĂ©daction de romans populaires. Il a dĂ©jĂ Ă©crit en 1901 l'Enthousiasme, roman psychologique et autobiographique, et a de nombreux projets pour le théùtre. Seul... ARSĂNE LUPIN [ Pourquoi il est cĂ©lĂšbre ArsĂšne Lupin est le prototype du gentleman cambrio leur», le bandit chic, svelte et Ă©lĂ©gant qui accomplit ses forfaits avec une grĂące et une galanterie toutes françaises, pour ne pas dire parisiennes. SupĂ©rieurement habile, intelli gent et rusĂ©, il fait preuve en toutes circonstances d'un sang froid qui n'a d'Ă©gal que sa dĂ©contraction. Virtuose du changement d'identitĂ©, il frĂ©quente la bonne sociĂ©tĂ© du dĂ©but du xxe siĂšcle sous les masques les plus divers et ne dĂ©daigne pas les endroits Ă la mode le Ritz, Maxim's ou les bains de mer. .. Mondain jusqu'au bout des ongles, Lupin respecte toujours les rĂšgles de savoir-vivre de cette bourgeoisie qu'il exploite et, pour signer ses cambriola ges, il laisse une carte de visite. [ Les origines Maurice Leblanc, crĂ©ateur d'ArsĂšne Lupin, est nĂ© Ă Rouen en 1864. La Normandie sera d'ailleurs souvent prĂ©sente dans les aventures de Lupin, que ce soit le bassin de la Seine La Barre-y-va, les falaises d'Etretat avec la fameuse Aiguille creuse ou l'anglophobie de ArsĂšne Lupin contre Herlock Shol mes. D'abord auteur de romans psychologiques dans la lignĂ©e de Paul Bourget, Leblanc se tourne en 1908 vers le roman poli cier avec ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur. Le style clair et bondissant, la qualitĂ© des intrigues et surtout le charme du. »
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LEBLANC, Maurice â ArsĂšne Lupin gentleman-cambrioleur Version 2 Version IntĂ©grale Enregistrement Publication 2018-09-13 Lu par Daniel Luttringer Livre audio de 5h36minFichier Zip de 249 Mo il contient des mp32806 - TĂ©lĂ©chargements - Dernier dĂ©compte le TĂ©lĂ©charger clic droit "enregistrer sous"Lien TorrentPeer to peerSignalerune erreur Commentaires ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est un recueil de neuf nouvelles policiĂšres, Ă©crites par Maurice Leblanc, qui constituent les premiĂšres aventures d'ArsĂšne Lupin. La couverture en couleurs de l'Ă©dition originale est dessinĂ©e par Henri GoussĂ©. La premiĂšre nouvelle du recueil, L'Arrestation d'ArsĂšne Lupin, est publiĂ©e en juillet 1905 dans le journal Je sais tout. Il s'agit de la premiĂšre nouvelle mettant en oeuvre ArsĂšne Lupin. Celle-ci ayant rencontrĂ© un rĂ©el succĂšs, Maurice Leblanc est encouragĂ© Ă Ă©crire la suite par son Ă©diteur. Or, comme l'auteur est perplexe sur la façon de poursuivre les aventures d'un hĂ©ros qui vient d'ĂȘtre coffrĂ©, l'Ă©diteur l'enjoint de le faire Ă©vader. La saga du gentleman-cambrioleur est nĂ©e. Plusieurs nouvelles paraissent dans Je sais tout, Ă intervalles irrĂ©guliers, jusqu'en 1907, avant d'ĂȘtre regroupĂ©es en volume. Le recueil sort en librairie le 10 juin 1907. Source
ARSĂNELUPIN GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR De nos jours, les cambrioleurs sont reconnues comme des gens mauvais, et la sociĂ©tĂ© ne les aime pas. Cependant, dans le roman ArsĂšne lupin Gentleman cambrioleur, par Maurice Leblanc, le personnage principal, ArsĂšne Lupin, est un cambrioleur, aimĂ© par la sociĂ©tĂ©.
Livres Ebooks & liseuses NouveautĂ©s Coups de cĆur Le coup de cĆur du moment Despentes, le retour Lui, Ă©crivain rattrapĂ© par metoo, elle, actrice rattrapĂ©e par son Ăąge, une autre accro aux rĂ©seaux sociaux. La plume de Despentes, encore une fois, fait mouche! Incroyablement intĂ©ressant, ce nouveau roman se dĂ©vore en un rien de temps, nous encre dans la rĂ©alitĂ© et aborde toutes les thĂ©matiques sociales chĂšres Ă Despentes. Franc, cash, sans concession, Ă lire absolument ! Mathilde, libraire ChambĂ©ry Tous les coups de coeur Livres Ă prix rĂ©duits Bons plans Papeterie Jeux Reprise de livres Lupin est arrĂȘtĂ© l'aventure est donc finie ? Erreur ! elle commence. C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se mĂ©fier. Il change... Lire la suite 4,80 ⏠Neuf Poche En stock 4,90 ⏠En stock 4,80 ⏠En stock 5,90 ⏠En stock 5,90 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours 3,00 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours 5,95 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours 6,60 ⏠Actuellement indisponible 4,27 ⏠Actuellement indisponible 4,42 ⏠Actuellement indisponible 4,50 ⏠Actuellement indisponible 4,73 ⏠Actuellement indisponible 8,00 ⏠Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 5,49 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 4,49 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 5,49 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,49 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 4,49 ⏠TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,00 ⏠Grand format En stock 9,80 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours 10,70 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă 4 semaines 15,00 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 6 Ă 12 jours 17,00 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă 4 semaines 19,00 ⏠Actuellement indisponible 3,50 ⏠Gros caractĂšres ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă 4 semaines 18,50 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă 4 semaines 21,50 ⏠Nouvelle Ă©dition En stock 5,90 ⏠Actuellement indisponible 5,50 ⏠Actuellement indisponible RĂ©sumĂ© Lupin est arrĂȘtĂ© l'aventure est donc finie ? Erreur ! elle commence. C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se mĂ©fier. Il change de domicile, de costume, de tĂȘte et d'Ă©criture, connaĂźt tous les passages secrets, prend rendez-vous avec les victimes avant de les cambrioler, renvoie au grand Sherlock Holmes la montre qu'il lui a " empruntĂ©e " et une dame ses bijoux avec un bouquet de fleurs. C'est le gentleman des filous. CaractĂ©ristiques Date de parution 01/07/1996 Editeur Collection ISBN 2-01-020900-1 EAN 9782010209000 Format Poche Nb. de pages 281 pages Poids Kg Dimensions 11,0 cm Ă 16,5 cm Ă 1,4 cm Avis libraires et clients Avis clients Une lĂ©gende Je dĂ©couvre avec plaisir ArsĂšne Lupin et le lĂ©gendaire hĂ©ros de Maurice Leblanc est fidĂšle Ă sa rĂ©putation. Le gentleman-cambrioleur sâempare des plus beaux trĂ©sors avec classe et brio. Cette suite dâaventures nous fait dĂ©couvrir diffĂ©rentes facettes de sa personnalitĂ© et aussi son premier mĂ©fait Ă lâĂąge de six ans. PrĂ©coce le bougre ! LâanciennetĂ© de ce roman lui donne un charme surannĂ© que jâai apprĂ©ciĂ©. Ă lâoccasion, je me laisserai tenter par un autre Ă©pisode. Du mĂȘme auteur Les clients ont Ă©galement aimĂ© Derniers produits consultĂ©s ArsĂšne Lupin gentleman cambrioleur est Ă©galement prĂ©sent dans les rayons
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ArsĂšne Lupin gentleman-cambrioleur de Maurice LeblancArsĂšne Lupin gentleman-cambrioleurde Maurice LeblancPrĂ©sentation Lupin est arrĂȘtĂ© l'aventure et donc finie ? Erreur ! elle commence. C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se mĂ©fier. Il change de domicile, de costume, de tĂȘte et d'Ă©criture, connaĂźt tous les passages secrets, prend rendez-vous avec ses victimes avant de les cambrioler, renvoie au grand Herlock Sholmes la montre qu'il lui a "empruntĂ©e" et Ă une dame ses bijoux avec un bouquet de fleurs. C'est le gentleman des avis Une fois qu'on s'est habituĂ© au style un peu dĂ©suet de Maurice Blanc le livre date de 1907 tout de mĂȘme! ce livre se lit facilement. Enfin, il faut suivre tout de mĂȘme car cela va et vient un peu entre la jeunesse et la vie adulte du cĂ©lĂšbre m'a tout de mĂȘme permis de relever le dĂ©fi n° 22 Un classique du 20Ăšme note ,5/5 Sujets similairesSauter vers Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum
ArsĂšneLupin, gentleman-cambrioleur - Classiques et Contemporains. Un paquebot sur lâAtlantique, un vol mystĂ©rieux, les soupçons qui se portent sur tous les passagers tels sont les ingrĂ©dients dâune histoire policiĂšre oĂč le narrateur
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ArsÚnelupin gentleman cambrioleur fiche de lecture. Demandé Par Admin @ 20/07/22 & Vu Par 13 Personnes. arsÚne lupin gentleman cambrioleur fiche de lecture. Voir La Réponse. Voyage au centre de la terre résumé chapitre 1. Demandé Par Admin @ 26/07/22 & Vu Par 14 Personnes. Quelle est la différence entre un séisme et un tremblement de terre?
On se dit tout Confiance, confidence et bien d'autres ùŠ La premiĂšre nouvelle ùŠ RĂ©sumĂ© Il sĂąÂÂagit dĂąÂÂun recueil de nouvelles qui narrent les neuf premiĂšres aventures dĂąÂÂArsĂšne Lupin. ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est le premier recueil de lĂąÂÂabondante sĂ©rie des ArsĂšne Lupin, grand classique de la littĂ©rature policiĂšre française.. ArsĂšne Lupin, cambrioleur de gĂ©nie, dĂ©fie la police et les bourgeois du Paris de la Belle Ă©poque. 4. Maurice Leblanc Ăcrivain français . Que faut-il retenir de L'Aiguille creuse, le roman qui plonge les lecteurs au coeur des aventures d'ArsĂšne Lupin, le cĂ©lĂšbre gentleman-cambrioleur ?Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ă Âuvre dans une fiche de lecture complĂšte et dĂ©taillĂ©e. NĂ© en 1864 Ă Rouen . ArsĂšne Lupin contre Herlock SholmĂšs 1908, recueil de deux nouvelles . Genre littĂ©raire Romans et rĂ©cits . Il maĂźtrise une ùŠ DĂ©couvrez les premiĂšres aventures d'ArsĂšne Lupin dans ce recueil de neuf nouvelles Ă©crites par Maurice Leblanc, parues entre 1905 et 1907 et qui ont donnĂ© naissance Ă la formidable saga du gentleman cambrioleur. DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec lĂąÂÂanalyse du ! Une seule collection de lecture pour tous niveaux ! DĂ©cryptez L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc avec lĂąÂÂanalyse du ! Vous trouverez notamment dans cette fiche ĂąÂÂą Un rĂ©sumĂ© complet ArsĂšne Lupin, le fantaisiste gentleman qui nĂąÂÂopĂšre que dans les chĂąteaux et les salons, et qui, une nuit, oĂč il avait pĂ©nĂ©trĂ© chez le baron Schormann, en Ă©tait parti les mains vides et avait laissĂ© ùŠ michigan central station 2021; Select Page Elle est alors sujette Ă de nombreuses insultes sur sa situation. ùŠ Ce Robin des bois français sĂ©duit le peuple et Ă©puise bien des commissaires avec son panache et ses ruses Ă toute Ă©preuve. ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est un recueil de neuf nouvelles policiĂšres, Ă©crites par Maurice Leblanc, qui constituent les premiĂšres aventures d'ArsĂšne couverture en couleurs de l'Ă©dition originale est dessinĂ©e par Henri GoussĂ©. RĂ©sumĂ© de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand Testez vos connaissances sur Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand ! Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur ? DĂ©cryptez L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc avec lĂąÂÂanalyse du ! Entdecken Sie Maurice Leblanc ~ ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur le livr ... 9782810617562 in der groĂen Auswahl bei eBay. ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur - Classiques et Contemporains. ArsĂšne Lupin Gentleman-Cambrioleur - Maurice Leblanc ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est un recueil de nouvelles Ă©crites par Maurice Leblanc et contant les aventures d'ArsĂšne Lupin. Testez vos connaissances sur ArsĂšne Lupin, le gentleman cambrioleur ! Ajoutez-le Ă votre liste de souhaits ou abonnez-vous Ă l'auteur Maurice Leblanc - Livraison gratuite Ă 0,01ĂąÂÂŹ dĂšs 35ĂąÂÂŹ d'achat - Furet du Nord Elle ne fait que commencer. Fiches livres > Policier > ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur. Vos avis. Lecture Christian Martin DurĂ©e 6h39min Fichier Zip de 183 Mo il ùŠ Erreur ! Il y a vingt ans de cela ùŠ Erreur ! C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se mĂ©fier. Lupin change de domicile, de costume, de tĂȘte et d'Ă©criture, connaĂźt tous les passages secrets et prend rendez-vous avec ses victimes avant de les cambrioler ! Donner ses impressions de lecture ..... 59 Analyser les passages clĂ©s Extrait 1 La premiĂšre Ă©vasion d ... Couverture du livre ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur de Maurice Leblanc, dessinĂ©e par LĂ©o Fontan, Ăditions Pierre LaĂŻÂŹÂtte, 1907. SĂ©rie ArsĂšne Lupin - Gentleman cambrioleur Morita Titre Tome 1; Tome 1; Identifiant 448051; ScĂ©nario Morita, Takashi Dessin Morita, Takashi Couleurs Lettrage San-G ùŠ ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur ùŠ Dans ce premier recueil des aventures dĂąÂÂArsĂšne Lupin, Maurice Leblanc nous prĂ©sente un personnage attachant, qui va de lĂ©gers ùŠ de Maurice Leblanc. Ă ses dĂ©buts, il a Ă©tĂ© ùŠ Fiche de lecture publiĂ©e le 26 mai 2021, rĂ©digĂ©e par Eric Le Meur. ArsĂšne Lupin, gentleman de la nuit par Jean-Claude Lamy aux Ă©ditions Grasset. Sherlock Holmes et ArsĂšne Lupin sont souvent comparĂ©s notamment au vue de leur ùŠ Fiche produit. ArsĂšne Lupin est arrĂȘtĂ© l'aventure est-elle donc finie pour lui ? Kostenlose Lieferung fĂŒr viele Artikel! C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se mĂ©fier. Entdecken Sie ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur von Maurice Leblanc 2021, Taschenbuch in der groĂen Auswahl bei eBay. Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur? ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur, Retrouvez un vrai plaisir de lecture en vous plongeant dans le recueil de 9 nouvelles des cĂ©lĂšbres aventures du gentleman cambrioleur qui inspira la sĂ©rie ùŠ Entrer dans ùŠ Lupin change de domicile, de costume, de tĂȘte et d'Ă©criture, connaĂźt tous les passages secrets et prend rendez-vous avec ses victimes avant de les cambrioler ! ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est un recueil de neuf nouvelles policiĂšres, Ă©crites par Maurice Leblanc, qui constituent les premiĂšres aventures d'ArsĂšne couverture en ùŠ Lecture RĂ©sumĂ© Sommaire Extraits page sur 8 RĂ©sumĂ© du document ArsĂšne Lupin apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans son enfance, il s'appelle Raoul. AprĂšs un recueil de neuf nouvelles, ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur, et un recueil de deux . Ressources disponibles 5 Site ùŠ ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur. Editeur Hachette Romans. by . ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur - Ă©crit par Maurice Leblanc, lu par FĂ©fĂ©. Grace Ă la vidĂ©o, complĂ©tez les mots ùŠ Vif, audacieux, impertinent, rossant sans arrĂȘt le commissaire qui ici, en l'occurrence, s'appelle l'inspecteur Ganimard, tramant les coeurs aprĂšs lui et mettant les rieurs de son cĂŽtĂ©, se moquant des situations acquises, ùŠ ùŠ Il a Ă©crit ArsĂšne Lupin, L'aiguille creuse ArsĂšne Lupin, La demeure MystĂ©rieuse ArsĂšne Lupin, Le boucon de cristal Et d'autres ! Age Une quarantaine d'annĂ©es ou moins. Lieu de vie ? Situation familiale ? Un Robin des Bois bien français il ne se prend pas trop au sĂ©rieux, ses armes les plus meurtriĂšres sont les traits d'esprit; ce n'est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste ùŠ ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est un recueil de neuf nouvelles policiĂšres, Ă©crites par Maurice Leblanc, qui constituent les premiĂšres aventures d'ArsĂšne Lupin. Elle ne fait que commencer. Lecture en français langue Ă©trangĂšre FLE dans la collection Mise en scĂšne destinĂ©e aux adolescents niveau 2 500 Ă 800 mots.ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur, aime les objets d'art et les bijoux les plus prĂ©cieux. Il Ă©tait une fois un gentleman-cambrioleur... Maurice Leblanc a bĂąti sa renommĂ©e de romancier populaire sur les ùŠ ArsĂšne Lupin est un gentleman cambrioleur ». 28 fĂ©vrier 2021. Dites moi de quel cĂŽtĂ© vous trouvez vous par rapport Ă ces deux grands cerveaux des aventures policiĂšres. Est ce que vous ĂȘtes Team ArsĂšne Lupin ou Team Sherlock Holmes aka Herlock SholmĂšs parce que Droits dĂąÂÂAuteurs oblige. Celui-lĂ bouquin talentueux au livre de ùŠ °Ă°»Ÿ; ÂŸŽ”»ž. Je nĂąÂÂai pas la prĂ©tention de vous faire dĂ©couvrir ArsĂšne Lupin, jĂąÂÂimagine que tout lecteur français a eu lĂąÂÂoccasion, au moins une fois dans sa vie, de lire lĂąÂÂun des romans de Maurice Leblanc. 08 novembre 2009. Jaguar X-Type; Jaguar S-Type Que faut-il retenir de L'Aiguille creuse, le roman qui plonge les lecteurs au coeur des aventures d'ArsĂšne Lupin, le cĂ©lĂšbre gentleman-cambrioleur ?Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ă Âuvre dans une fiche de lecture complĂšte et dĂ©taillĂ©e. Maurice Leblanc est nĂ© Ă Rouen en 1864 et sĂąÂÂest Ă©teint en 1941. who did anna madeley play in the crown; dodge city high school softball schedule; mangalore chemicals & fertilizers ltd products; rulers of bernicia Les dĂ©finitions des mots et des expressions difficiles figurent en bas de page ; Descriptif ArsĂšne Lupin, l'intrĂ©pide gentleman cambrioleur, se lance de nouveaux dĂ©fis. Policier; Nos ùŠ 288 pages ... ĂLĂMENTS POUR UNE FICHE DE LECTURE RecommandĂ© pour les classes de collĂšge. C'est le plus gentleman de tous les filous. Stucture ... rĂ©employer le vocabulaire ainsi que des fiches pour aller plus loin. Raymonde de Saint-VĂ©ran et sa cousine Suzanne de Gesvres sont tirĂ©es de leur sommeil par d'Ă©tranges bruits venus du salon du chĂąteau d'AmbrumĂ©sy, situĂ© prĂšs de Rouen. CinquiĂšme tome des aventures de mon Gentleman Cambrioleur prĂ©fĂ©rĂ© , ce livre fut ma deuxiĂšme lecture sur les Aventures dĂąÂÂArsĂšne Lupin. Genre Policier, mystĂšre. Voir les statistiques de ùŠ Son travail consiste Ă dĂ©rober des choses de valeurs avec la plus grande ruse, la plus grande politesse, et toutes les bonnes maniĂšres d'un gentleman. Raymonde de Saint-VĂ©ran et sa cousine Suzanne de Gesvres sont tirĂ©es de ùŠ ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur. Elle ne fait que commencer. ArsĂšne Lupin est arrĂȘtĂ© lĂąÂÂaventure est-elle donc finie pour lui ? Sa mĂšre ùŠ ThĂšme gentleman-cambrioleur , gentleman , cambrioleur , polar enquĂȘte , policier français , enquĂȘte policiĂšre , EnquĂȘtes criminelles , enquĂȘteur , romans policiers et polars. MaĂźtre du dĂ©guisement et sĂ©ducteur hors-pair, ùŠ 1. IntrĂ©pide et insaisissable, ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur, collectionne les vols de grande envergure comme les coeurs de ses nombreuses soupirantes. Le personnage. C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se mĂ©fier. ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur - Classiques et Contemporains. Lisez votre ebook - Fiche de lecture Arsene lupin gentleman cambrioleur de maurice leblanc analyse de l uvre - Resume complet et analyse deta ùŠ PrĂ©sentation de lĂąÂÂĂ©diteur RacontĂ© par FĂ©fĂ©, dĂ©couvrez ou redĂ©couvrez les aventures dĂąÂÂArsĂšne Lupin. LĂąÂÂĂVASION DĂąÂÂARSĂNE LUPIN Au moment oĂč ArsĂšne Lupin, son repas achevĂ©, tirait de sa poche un beau cigare baguĂ© dĂąÂÂor et lĂąÂÂexaminait avec complaisance, la porte de la cellule sĂąÂÂouvrit. Il nĂąÂÂeut que le temps de le jeter dans le tiroir et de sĂąÂÂĂ©loigner de la table. Le gardien entra, cĂąÂÂĂ©tait lĂąÂÂheure de la promenade. leman cambrioleurMaurice Leblanc ArsĂšne Lupin gentleman cambrioleur BeQ Maurice Leblanc ArsĂšne Lupin gentleman cambrioleur La BibliothĂšque Ă©lectronique du QuĂ©bec Collection Classiques du 20e siĂšcle Volume 24 version 2 Du mĂȘme auteur, Ă la BibliothĂšque ArsĂšne Lupin contre Herlock SholmĂšs ùŠ ArsĂšne Lupin, gentleman-cambrioleur est un recueil de neuf nouvelles policiĂšres, Ă©crites par Maurice Leblanc, qui constituent les premiĂšres aventures d'ArsĂšne Lupin. ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur, a mon Ăąge c'est en 1907, en effet, qu'il naquit en librairie, fils des Ă Âuvres d'un Ă©crivain jusqu'alors connu seulement comme journaliste ùŠ Parution ùŠ Dans Folioplus classiques, le texte intĂ©gral, enrichi d'une lecture ùŠ Ivanne Rialland . Lecture en français langue Ă©trangĂšre FLE au format ebook dans la collection Mise en scĂšne destinĂ©e aux adolescents niveau 2 500 Ă 800 mots. Guide des formats. Collection Folioplus classiques n° 252, Gallimard. L'un d'eux de l'est il bouquin convoquer ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur Fleurus Classiques French Edition selon Maurice Leblanc . Accueil > Fiches de lecture > ArsĂšne Lupin, Gentleman cambrioleur. Kostenlose Lieferung fĂŒr viele Artikel! L'amitiĂ©, Un sentiment que je partage avec toi Depuis bientĂŽt une annĂ©e, En Ă peine un an, je sais tout de toi, tu sais tout de moi. ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc Analyse de l'Ă Âuvre. Sa personnalitĂ© le pousse parfois Ă privilĂ©gier l'amour plutĂŽt que la richesse, mais il ne se fait nĂ©anmoins jamais prendre. Jaguar X-Type; Jaguar S-Type LĂąÂÂAiguille creuse 1909, roman . Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ă Âuvre dans une analyse complĂšte et dĂ©taillĂ©e. DĂ©cĂ©dĂ© en 1941 Ă Perpignan . C'est le plus gentleman de tous les filous. Critique littĂ©raire de ReadTrip Ă propos de ArsĂšne Lupin, Gentleman cambrioleur - Maurice Leblanc Ah quel bonheur ! 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nĂ©ede cette formule ArsĂšne Lupin : « , gentleman-cambrioleur, reviendra quand les meubles seront authentiques. » ArsĂšne Lu-pin, lâhomme aux mille dĂ©guisements : tour Ă tour chauffeur, tĂ©nor, bookmaker, fils de famille, adolescent, vieillard, commis-voyageur marseillais, mĂ©decin russe, torero espagnol ! Quâon se rende bien compte de ceci : ArsĂšne Lupin allant et venantFiche de lecture - E-book - ePub DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec l'analyse du ! Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman... Lire la suite 4,99 ⏠E-book - ePub Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec l'analyse du ! Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette ouvre dans une analyse complĂšte et dĂ©taillĂ©e. Vous trouverez notamment dans cette fiche . Un rĂ©sumĂ© complet . Une prĂ©sentation des personnages principaux . Une analyse des spĂ©cificitĂ©s de l'ouvreUne analyse de rĂ©fĂ©rence pour comprendre rapidement le sens de l' propos de la collection PlĂ©biscitĂ© tant par les passionnĂ©s de littĂ©rature que par les lycĂ©ens, est considĂ©rĂ© comme une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre d'analyse d'ouvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles au format papier et numĂ©rique, ont Ă©tĂ© conçues pour guider les lecteurs Ă travers la littĂ©rature. Nos auteurs combinent thĂ©ories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire dĂ©couvrir et redĂ©couvrir les plus grandes ouvres littĂ©raires. Date de parution 21/12/2021 Editeur Collection ISBN 978-2-8080-2423-5 EAN 9782808024235 Format ePub CaractĂ©ristiques du format ePub Protection num. pas de protection
MauriceLeblanc ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur «Vif, audacieux, impertinent, rossant sans arrĂȘt le commissaire (qui ici, en l'occurrence, s'appelle l'inspecteur Ganimard), traĂźnant les coeurs aprĂšs lui et mettant les rieurs de son cĂŽtĂ©, se moquant des situations acquises, ridiculisant les bourgeois, portant secours aux faibles, ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur est unArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc Analyse de l'oeuvre - RĂ©sumĂ© complet et analyse dĂ©taillĂ©e de l'oeuvre DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec l'analyse du PetitLitteraire. fr ! Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman... Lire la suite 9,99 ⏠Neuf Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 4,99 ⏠ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă 4 semaines LivrĂ© chez vous entre le 2 septembre et le 16 septembre DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec l'analyse du PetitLitteraire. fr ! Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur ? 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Nos auteurs combinent thĂ©ories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire dĂ©couvrir et redĂ©couvrir les plus grandes oeuvres littĂ©raires. http //www. lepetitlitteraire. fr Date de parution 31/12/2021 Editeur Collection ISBN 978-2-8080-2424-2 EAN 9782808024242 PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 38 pages Poids Kg Dimensions 17,0 cm Ă 11,0 cm Ă 0,2 cm Lesvies dâArsĂšne Lupin 6 La suite de lâenquĂȘte peut se faire Ă partir des Ćuvres majeures de la geste lupinienne, dont la lecture sera assurĂ©e par diffĂ©- rents groupes de quelques Ă©lĂšves. âą Romans : LâAiguille creuse (1909) 813 : La double vie dâArsĂšne Lupin et Les trois crimes dâArsĂšne Lupin (1910) Le Bouchon de cristal (1912) ArsĂšne Lupin contre Herlock SholmĂšs Accueil ebook > Savoirs > Scolaire TĂ©lĂ©chargement ebook sans DRM Lecture en ligne streaming Gagnez 0,50 ⏠en recommandant ce livre avec DĂ©cryptez ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc avec lâanalyse du ! Que faut-il retenir de ArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ćuvre dans une analyse complĂšte et dĂ©taillĂ©e. Vous trouverez notamment dans cette fiche âą Un rĂ©sumĂ© complet âą Une prĂ©sentation des personnages principaux âą Une analyse des spĂ©cificitĂ©s de lâĆuvreUne analyse de rĂ©fĂ©rence pour comprendre rapidement le sens de lâ propos de la collection PlĂ©biscitĂ© tant par les passionnĂ©s de littĂ©rature que par les lycĂ©ens, est considĂ©rĂ© comme une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre dâanalyse dâĆuvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles au format papier et numĂ©rique, ont Ă©tĂ© conçues pour guider les lecteurs Ă travers la littĂ©rature. Nos auteurs combinent thĂ©ories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire dĂ©couvrir et redĂ©couvrir les plus grandes Ćuvres littĂ©raires. 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